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Pourquoi le "cyber coup d'État" américain est-il promis à une lourde défaite?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le "cyber coup-d'Etat" américain contre le Venezuela a aussi échoué. (Photo: les piétons dans une rue de Caracas/LaCroix)

En provoquant une gigantesque panne d’électricité et en imposant des sanctions contre le secteur pétrolier du Venezuela, les États-Unis sont en train de se rattraper, leur plan destiné à lancer une action militaire contre la République bolivarienne ayant lamentablement échoué. Ce qui se passe actuellement au Venezuela est donc un « cyber coup d’État ». Mais les Américains vont-ils réussir à provoquer le divorce tant souhaité entre l'État et le peuple vénézuélien? Il semblerait que la réponse est négative. En coupant le courant électrique au Venezuela, les Américains ont provoqué une hausse du prix du pétrole qui ne va du tout servir leurs intérêts surtout si on y ajoute la baisse de la production du pétrole de l'OPEP. Mais les États-Unis jouent là leur va-tout : un effondrement de l'État vénézuélien pourrait à terme les débarrasser du poids de l'OPEP.

Dans la foulée de la panne électrique qui touche la majeure partie du Venezuela, PDVSA, une entreprise pétrolière vénézuélienne gérée par l’État, n’a pas été en mesure de reprendre les exportations de pétrole brut de son principal port depuis une panne d’électricité survenue la semaine dernière, ont annoncé lundi des sources proches du dossier.

Une « cyberattaque » signée les USA et visant la principale centrale hydroélectrique a privé le pays de courant depuis jeudi après-midi.

Le président Nicolas Maduro a dénoncé une agression ignoble qui « affecte l’ensemble de la population, sans faire de distinction politique ». En effet pro et anti Maduro en paie le prix et ce, à tous les niveaux. Le ministre vénézuélien de la Communication, Jorge Rodrigez, a expliqué que cette "punition collective", selon les premières investigations, avait pour but de priver le peuple du Venezuela d’électricité pendant des jours pour qu'ils descendent dans la rue manifester contre Maduro. Il a pointé du doigt la revendication de l’attaque par le sénateur US, Marco Rubio, une des voix du régime US les plus en pointe dans l’agression contre le Venezuela qui, à peine quelques minutes après le début de la panne, s’est moqué de la panne des générateurs de secours.

« Comment Marco Rubio pouvait-il savoir que les générateurs de secours étaient tombés en panne, alors qu’à ce moment-là personne ne le savait ? », affirmé le ministre bolivarien. Les déclarations de Rubio sonnent, en effet, comme une revendication de l’agression américaine.

La défaillance, qui a affecté tout le pays à partir de jeudi 16 h 50 (heure locale), est survenue sur la centrale Simon-Bolivar, sur le barrage de Guri : installé sur un affluent de l’Orénoque, c’est le quatrième plus grand barrage du monde, situé au Venezuela dans l’État de Bolivar (sud).

Les USA visent la Russie encore 

Bien déçu de peu d'effet de leurs mesures entreprises contre le secteur du pétrole, les USA multiplient les manœuvres. Dans un nouveau geste en faveur du coup d’État au Venezuela, le département du Trésor des États-Unis a annoncé dans un communiqué avoir adopté des sanctions à l’encontre d’Evrofinance Mosnarbank, une banque basée à Moscou qui a « aidé, favorisé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique » à Petroleos de Venezuela S.A. (PDVSA), la compagnie pétrolière publique vénézuélienne qui a été ajoutée en janvier sur la liste noire des États-Unis.

Cette décision du Trésor américain est la dernière en date d’une série de mesures adoptées par l’administration Trump pour accentuer la pression sur la population. Les États-Unis ont ajouté à leur liste noire six responsables de sécurité vénézuéliens et quatre gouverneurs du Venezuela associés à M. Maduro au cours des deux dernières semaines.

La PDVSA a lancé un plan d’urgence pour revitaliser le port de José, selon des sources bien informées, précisant que la compagnie ne l’avait pas commentée.

D’après les données de Refinitiv Eikon, aucun pétrolier n’a quitté le port José depuis le 7 mars. Cependant, samedi l’électricité s’est rétablie pendant une courte durée et le port a relativement repris ses travaux mais depuis dimanche le courant a été découpé et les activités ont été suspendues.

La coupure d’électricité a eu des effets sur les activités de la raffinerie Puerto La Cruz qui fonctionnaient déjà à capacité minimum. Le dysfonctionnement du barrage de Guri a provoqué l’arrêt des activités des champs pétroliers liés à ce réseau. Est-ce une mauvaise chose pour le seul Venezuela? Loin s'en faut. 

L'effet boomerang assuré

Les cours du pétrole poursuivaient leur hausse mardi en cours d’échanges européens, hausse due surtout à la panne de courant massive au Venezuela mais aussi à la baisse de la production du pétrole saoudien. Vers 15H00 GMT (16H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 67,25 dollars à Londres, en hausse de 67 cents par rapport à la clôture de lundi. À New York, le baril de la référence américaine, le WTI pour le contrat d’avril, prenait 55 cents à 57,34 dollars.

« Les exportations de pétrole du principal port du pays sont au point mort en raison de la panne d’électricité », ont souligné les analystes de Commerzbank.

Le pays, membre fondateur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, a déjà vu son offre limitée par des sanctions américaines contre le groupe pétrolier national PDVSA. Ce qui pour plus d'un analyste relève d'une guerre ouverte contre l'OPEP." Et pourtant de façon bien paradoxale, cette cyberattaque porte de l'eau au moulin des pays producteurs et exportateurs. Puisqu'elle a provoqué une dynamique haussière, notent les experts. 

L’Arabie saoudite a volontairement réduit ses stocks, plus que les besoins de l’accord. En avril, elle maintiendra sa production « bien en dessous de 10 millions de bpj », a déclaré un responsable saoudien, soit moins que les 10.311 millions de bpj que le royaume avait accepté de pomper.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV