Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal al-Meqdad, a déclaré lors d'une rencontre avec son homologue chinois, Chen Xiaodong, que les relations entre les deux pays devraient être promues pour revêtir une dimension stratégique car "le président syrien, Bachar al-Assad, "souligne l’importance des relations avec les pays de l’Est". Le responsable chinois vient d'ailleurs d'être reçu par le président syrien. En effet, la Chine ne peut rester indifférente face à ce qui se passe à Idlib où le parti islamique du Turkistan (Al Qaïda d'origine chinoise) ne cesse de se renforcer et de multiplier des attaques contre les positions de l'armée syrienne et de ses alliés. Les analystes estiment que l'appui humanitaire et politique de Pékin ne peut pas s'étendre au secteur militaire vu que les Etats-Unis semblent avoir changé de plan, et décidé d'éliminer Daech au profit d'al-Qaida, tout en étendant leur action à l'Irak voisin.
Le vice-ministre Al-Meqdad s’est entretenu en effet avec son homologue chinois des dernières évolutions politiques ainsi que des questions ayant trait à la crise syrienne. Il a remercié la Chine pour son soutien à Damas dans sa lutte contre le terrorisme ainsi que pour son soutien politique et militaire.
Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères a évoqué, quant à lui, les acquis du gouvernement syrien dans la lutte contre le terrorisme.
Pour montrer la fermeté de son engagement envers le gouvernement légitime de Bachar al-Assad, Pékin a signé avec la Syrie un contrat d'aides à fonds perdu. Cette aide ouvrira les portes du marché de reconstruction syrienne à la Chine. Cela est d'une importance primordiale pour la Chine qui considère la Syrie comme une composante importante de son projet pour la nouvelle route de la soie ou la Ceinture et la Route.
Jusqu’à présent, il y a eu un soutien continu au gouvernement syrien venant de Pékin, à la fois économique et diplomatique. Cependant, les forces spéciales chinoises et les vétérans de la guerre pourraient se déployer en Syrie pour éliminer la menace terroriste qui souffle sur la frontière ouest de la Chine.
"Comme toujours, quand Pékin décide de bouger, il le fait sous le radar, avec une extrême prudence, surtout militairement. Les stratèges militaires chinois ont non seulement l’intention d’agir de manière préventive contre la déstabilisation interne, mais aussi de réagir de manière asymétrique à l’implication américaine dans la mer de Chine méridionale et dans d’autres zones situées dans la sphère d’influence de la Chine. L’intervention des troupes chinoises au Moyen-Orient (quoique en nombre limité) signalerait un changement d’époque dans la région, un changement qui a été entamé par le trio saoudo-israélo-américain dans un effort pour utiliser le chaos contrôlé, par le biais du terrorisme , mais qui se trouve être un chaos qu’ils sont incapables de gérer., affirmait Federico Pieraccini, analyste des questions du Moyen-Orient, dans un article paru sur Mondialisation.ca.
"Semblable à l’engagement russe en Syrie, la participation chinoise restera aussi limitée que possible. L’objectif chinois, à la différence du russe, concerne l’acquisition d’une expérience dans la guerre urbaine, en plus de la chasse aux terroristes, et plus généralement, tester l’état de préparation militaire dans des conditions de guerre dont l’expérience manque à Pékin, souligne l'expert qui estime que "la Syrie offre à Pékin l’occasion idéale de s’investir dans la lutte mondiale contre le terrorisme, évitant ainsi une guerre civile dans son propre pays. En outre, il sert à envoyer un message clair à des rivaux comme les États-Unis qui pourraient avoir l’intention d’utiliser les terroristes pour déstabiliser la Chine".