La chancelière allemande Angela Merkel a rejeté la demande du vice-président américain Mike Pence de déployer des navires de guerre autour de la péninsule de Crimée.
Il y a un mois, Bloomberg mettait en évidence l’impressionnante nouvelle sur les efforts de Mike Pence, lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, pour amadouer la chancelière allemande pour que celle-ci accepte de provoquer directement la Russie en envoyant des navires allemands dans le détroit de Kertch. Déployer des navires de guerre autour de la péninsule de Crimée pour participer à un exercice militaire dans l’objectif de démontrer le pouvoir des pays européens à la Russie, voici ce qu'espérait le vice-président américain dont le plan consistait à montrer à Poutine que les puissances occidentales ne renonceront pas à leur accès à ces eaux. Merkel, pourtant, rejette la demande.
Il paraît que la position de la chancelière ne repose apparemment pas sur une volonté de principe de promouvoir la paix ou d’empêcher des provocations inutiles qui pourraient potentiellement déclencher une guerre régionale entre l’Ukraine et la Russie et les alliés occidentaux. Elle semble essentiellement fondée sur « l’insuffisance » de la mesure proposée par Pence contre Moscou.
Berlin lance un avertissement aux États-Unis
Par ailleurs, le ministre allemand de l'Économie et de l'Énergie Peter Altmaier a déclaré, le 7 mars, à la chaîne ZDF que l'Union européenne ne cherche pas une guerre commerciale avec les États-Unis, mais qu'elle est prête à défendre ses intérêts en faisant face aux décisions unilatérales de Washington.
Il a ajouté que l'UE souhaitait résoudre le différend avec les États-Unis en acceptant de réduire les tarifs douaniers.
« Cependant, si Washington décidait d'imposer unilatéralement des droits de douane plus élevés, Bruxelles y fournira une réponse appropriée afin que tout le monde sache que nous protégeons et défendons nos propres intérêts », a-t-il réitéré.