Au seuil de sa visite à Luxembourg, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a déclaré que les infrastructures, le stockage et l’entretien des armes nucléaires américaines dans les pays européens devaient prendre fin et que toutes ces armes devaient être ramenées aux États-Unis.
« Le retour de l’arsenal atomique américain déployé en Europe aux États-Unis serait une source de sérénité pour tout le monde », a affirmé Dmitri Medvedev.
Il a considéré les États-Unis comme étant à l’origine de la suspension du traité FNI sur les armes nucléaires de portée intermédiaire. « Le retrait du FNI multiplie les pressions sur les États membres de l’Otan », a-t-il précisé avant d'ajouter: « La suspension de l'adhésion de la Russie à ce traité est en effet une réponse au retrait américain. »
Évoquant la haute précision des missiles hypersoniques russes, il a affirmé: « Nous ne proférons aucune menace contre les pays. Nous ne souhaitons déclarer la guerre à aucun pays. Nous ne représentons aucune menace pour les autres pays et nous n’avons certainement pas l’intention de les attaquer. Les menaces nucléaires ne font qu’aggraver les tensions internationales. »
Le 1er février 2019, l'administration Trump a décidé de se retirer du traité de désarmement FNI qu'elle avait signé en 1987 avec l'Union soviétique concernant les armes nucléaires de portée intermédiaire, accusant la Russie de ne pas le respecter. Le lendemain, Vladimir Poutine a réagi à cette décision en déclarant que le retrait américain ne resterait pas sans réponse.
Par la suite, le président russe a donné l'ordre de mettre au point de nouveaux types de missiles terrestres dans les deux ans, notamment en adaptant des engins de portée intermédiaire déjà existants mais déployés en mer ou dans les airs uniquement. Un nouveau système de missiles terrestres de longue portée sera également créé.
Il y a 32 ans, e, 1987, Ronald Reagan alors président américain et l'ancien dirigeant de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, ont signé en 1987, à la fin de la Guerre froide, le FNI. Ce texte crucial abolit l'usage – par ces deux pays – des missiles terrestres d'une portée de 500 à 5 500 km.
Selon un décret signé par le président russe Vladimir Poutine et rendu public le 4 mars par le Kremlin, la participation de Moscou au traité de désarmement nucléaire FNI est suspendue « jusqu'à ce que les États-Unis cessent les manquements à leurs obligations découlant du traité ou jusqu'à l'arrêt de sa validité ».