La Russie entend faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher une éventuelle intervention militaire des États-Unis au Venezuela, alors que Washington menace constamment de renverser le gouvernement élu du président Nicolas Maduro dans ce pays d’Amérique latine.
La présidente du Conseil de la Fédération de Russie Valentina Matvienko a déclaré le dimanche 3 mars, lors d’une rencontre avec la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez à Moscou, que la Russie était prête à tout faire pour empêcher une éventuelle intervention militaire des États-Unis contre le Venezuela.
« Nous sommes très inquiets que les États-Unis fassent des provocations pour verser du sang afin de justifier une intervention militaire au Venezuela », a déclaré Mme Matvienko, soulignant que Moscou « fera tout pour ne pas le permettre ».
« Nous pensons que c’est particulièrement cynique de la part des pays qui se présentent comme des partisans de la démocratie dans le monde d’essayer de renverser le président au pouvoir et son gouvernement et de nommer une personnalité de l’opposition à la tête du pays », a souligné Valentina Matvienko.
Selon la présidente du Conseil de la Fédération de Russie, « tout cela, qui s’ajoute aux menaces d’intervention militaire, constitue une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations unies ».
De son côté, le vice-président vénézuélien Delcy Rodriguez a estimé que le soutien des États-Unis à Juan Guaido et leur ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela constituaient une « forte menace » pour le Venezuela, tout en créant une « grande opportunité » pour le pays de devenir « indépendant une fois pour toutes » et de renforcer les liens d’amitié, de coopération et d’unité avec le monde libre.
Venezuela : Moscou prêt à dialoguer avec Washington
Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré, dans un entretien téléphonique avec son homologue américain Mike Pompeo, que Moscou était prêt à s’asseoir à la table des négociations avec Washington sur les troubles politiques au Venezuela.
« En ce qui concerne la proposition de Washington d’organiser des discussions bilatérales sur le sujet vénézuélien, j’ai dit que la Russie était prête à y participer », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant qu’il était « vital » que les pourparlers « soient strictement imprégnés des principes de la Charte des Nations unies, car seul le peuple vénézuélien a le droit de décider de son avenir ».
L’administration américaine a reconnu le mois dernier Juan Guaido, chef de l’opposition, comme le « président par intérim » du Venezuela, mesure qui a été qualifiée par beaucoup de pays de « contraire aux lois internationales ».
À noter que l’armée vénézuélienne soutient pleinement le président légal Nicolas Maduro.
Le Canada, un certain nombre de pays d’Amérique latine et plusieurs États membres de l’Union européenne ont déjà reconnu Guaido tandis que d’autres pays, dont la Russie, la Chine, la Turquie et l’Iran, ont exprimé leur soutien au gouvernement élu du Venezuela.
Les États-Unis parrainent depuis longtemps des campagnes de « changement de régime » au Venezuela et dans d’autres pays. En 2002, l’ancien président vénézuélien Hugo Chavez avait été évincé pendant deux jours à la suite d’un coup d’État soutenu par les États-Unis, qui a finalement échoué.
Jeudi, la Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution des Nations unies, soutenue par les États-Unis et l’Union européenne, qui appelait à de nouvelles élections présidentielles au Venezuela.