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Deal du siècle : Erdogan sacrifiera-t-il Qods en faveur d’Idlib ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des terroristes soutenus par Ankara dans le nord syrien. ©Morning Star

Le gendre de Donald Trump, qui est l’un de ses conseillers, a commencé cette semaine sa tournée moyen-orientale. Le 26 février à Abou Dhabi, iI a tenu des propos importants sur la Palestine et le Deal du siècle.

Lors d’une visite éclair à Abou Dhabi, Jared Kushner a prétendu que le Deal du siècle reposait sur quatre principes : la liberté, la dignité, la sécurité et la prospérité économique.

« Sans faire aucune allusion explicite au Deal du siècle dans son interview avec la chaîne Sky News Arabia à Abou Dhabi, Jared Kushner a prétendu qu’à son avis l’intégration des Israéliens dans la région, la libre circulation des biens et des personnes ainsi que la question des frontières revêtent une importance toute particulière », a rapporté le quotidien Rai al-Youm qui paraît à Londres.

Le choix de cinq pays, à savoir les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Qatar, le Sultanat d’Oman et l’Arabie saoudite, en tant que destinations de Jared Kushner montre son vrai objectif, qui consiste à faire pression sur les gouvernements arabes pour arracher leur soutien à deux clauses du Deal du siècle :

1. L’indemnisation des réfugiés palestiniens pour qu’ils renoncent au droit de retour. Étant donné que la bande de Gaza héberge le plus grand nombre de déplacés palestiniens, Jared Kushner appelle les pays arabes à dépenser des milliards de dollars dans des projets économiques dans la région afin de créer des emplois pour les jeunes au chômage. Selon lui, cela permettrait d’instaurer une ambiance positive dans laquelle les habitants de Gaza oublieraient le droit de retour et abandonneraient la résistance face au régime israélien.

2. Verser environ 250 milliards de dollars d’indemnisation aux Juifs arabes qui ont émigré en Palestine occupée après 1948.

« Il n’est pas encore clair comment les gouvernements arabes ont répondu à cette demande de Kushner, qui était accompagné de Jason Greenblatt, représentant spécial pour les négociations internationales, et de Brian Hook, représentant spécial des États-Unis pour l’Iran. La participation de Brian Hook à cette tournée suggère aux monarchies arabes du golfe Persique s’ils ne mettent pas la main à la poche, ils seront exposés à la menace de l’Iran », lit-on dans ce journal.

Citant certains diplomates des pays arabes du golfe Persique, Reuters a récemment rapporté que le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, par crainte de la réaction des opinions publiques arabes, semble ne pas avoir accepté aucun plan de compromis qui ne reconnaîtrait pas Qods comme capitale d’un État palestinien et le droit de retour des réfugiés palestiniens sur leur terre ancestrale. Mais les rapports des médias divergent sur ce qui se passe dans les réunions tenues à huis clos, d’autant plus que l’Arabie saoudite, accusée du meurtre de Jamal Khashoggi, n’est pas en position de force pour s’opposer aux exigences des États-Unis.

Rai al-Youm a également écrit que les quatre principes de liberté, de dignité, de sécurité et de prospérité économique énoncés par Jared Kushner étaient réservés aux Israéliens, et non aux Arabes, d’autant plus que Kouchner a discrètement tenté de liquider l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), qui fournit de la nourriture et des services essentiels à des millions de réfugiés palestiniens depuis des dizaines d’années.

Lire aussi : Deal du siècle : Kushner, le mauvais négociateur

« Pour montrer sa colère concernant le plan de Kushner, l’Autorité autonome palestinienne s’est abstenue de l’accueillir », précise le journal, qui ajoute que la mise en œuvre du Deal du siècle s’est heurtée à l’opposition ferme des Palestiniens, ce qui rendra impossible sa mise en œuvre.

« La Turquie est la dernière étape du périple de Kushner. L’objectif de ce déplacement est de faire pression sur le président turc Recep Tayyip Erdogan afin de l’amener à reconnaître la ville sainte en tant que capitale éternelle d’Israël en échange de quelques avantages financiers et politiques liés au dossier syrien », précise le journal. Et celui-ci de conclure : « On espère que l’opposition de la Turquie à cet accord servira de modèle à certains Arabes, d’autant plus qu’Erdogan a déjà adopté une position ferme sur le transfert de l’ambassade des États-Unis dans la ville occupée de Qods. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV