TV

Visite de Netanyahu à Moscou ou la fin de partie pour Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Même le F-35 n'a pas assuré au régime israélien ce qu'il cherchait à obtenir en Syrie. (Photo d'archives)

En multipliant les frappes aériennes contre Damas, Homs, Lattaquié... les Israéliens croyaient pouvoir pousser à bout Assad et le contraindre à s'éloigner de l'Iran et se rapprocher de la Russie. Tout en encourageant leurs alliés arabes à faire miroitier la perspective d'une normalisation avec la Syrie, leur plan consistait à montrer étape par étape la porte de sortie à l'Iran.

Ils ont même compté sur la Russie a qui il fallait faire les yeux doux mais la visite du président Assad à Téhéran à la veille de celle annoncée de Netanyahu à Moscou a tout chamboulé. Le fin politique qu'est Assad a bien joué. Il a montré savoir comment maintenir équilibre entre ses deux alliés iranien et russes, mieux, comment les garder bien soudés. En effet la Russie et l'Iran partagent la même aversion contre les États Unis et leur hégémonie, subissent le même régime de sanctions, jugent comme étant un danger contre leur sécurité nationale, les politiques moyen-orientes de Washington. Il y a là la matière à tisser des liens biens plus solides qu'une tenue et provisoire complicité temporaire.  

Le journal libanais Al-Akhbar qui voit à travers la récente rencontre à Téhéran du Leader avec le président Assad un coup royal destiné à faire capoter la rencontre Poutine-Netanyahu poursuit : À vrai dire Netanyahu est allé frapper à la porte de Poutine puisqu'il n'a pas d'autres choix. Ou bien, il en a mais ce sont des choix à l'issue incertaine. Le retrait de Washington de Syrie, tel qu'il a été présenté et mis en oeuvre, a ôté à Tel-Aviv toute marge de manœuvre. À défaut d'avoir à se fier aux États-Unis, Israël est désormais amené à se faire avec les forces en présence et à s'adapter au nouveau rapport de forces qui régissent la région. Tout ceci constitue un aveu d'échec : des centaines de frappes aériennes israéliennes n'ont pas réussi à expulser l'Iran de la Syrie. Pire, les Iraniens affirment même avoir atteint à 90% leurs objectifs".

Et le journal d'ajouter :" L'axe de la Résistance continue, malgré Israël, à étendre sa profondeur stratégique et dans ce contexte Israël n'a d'autre choix que de poursuivre son dialogue avec la Russie, ne serait ce que pour assurer du mieux qu'il peut ses intérêts. C'est bien minimaliste mais c'est ainsi. Au cours de sa rencontre avec Poutine au Kremlin, Netanyahu a affirmé haut et fort vouloir poursuivre ses frappes contre "l'Iran et ses proxies" qui représentent "la plus grosse menace pour la stabilité de la région". C'est là une assertion difficilement défendable dans la mesure où l'État syrien se renforce de jour en jour et que l'obstination israélienne à vouloir maintenir le cap en Syrie ne pourrait que l'acculer au mur.

Quant à la Russie, on a le sentiment que sa plus grande crainte consiste à éviter une escalade Israël/Iran. D'où ce mot d'ordre lancé par Poutine à Netanyahu concernant "la nécessité du dialogue régional et sécuritaire entre toutes les parties impliquées en Syrie". Comme le prévoyait l'ex-commandant en chef de l'armée de l'air israélienne, Amos Yadlin, "la rencontre du 27 février de Netanyahu avec Poutine est sans doute l'une des périlleuse de l'histoire des relations entre les deux hommes". Car Netanyahu veut de tout son cœur éliminer l'Iran de la course mais le Russe lui dira que c'est impossible. Et pour se justifier, il se référera sans doute à la visite à Téhéran d'Assad" et le journal de conclure : " Les analystes savent que la région du Moyen-Orient se trouve au seuil d'un tournant : toutes les parties s'activent pour mieux assurer leur place. Mais Assad est de loin le meilleur acteur. Sa visite inopinée à Téhéran a rebattu les cartes et dans le meilleure sens ...pour la Syrie et ses alliés". 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV