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14 terroristes français livrés à l'État irakien (Reuters)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats français en Syrie. ©Pinterest

Sur fond de polémique sur le transfert des terroristes daechistes occidentaux de Syrie en Irak, le secrétaire général d'Asaïb Ahl al-Haq, l'une des principales composantes des Hachd al-Chaabi, dénonce le méga-arnaque des Américains : "Washington prend l’or de l’Irak et nous envoie ses agents terroristes en contrepartie".

« Washington prend l’or de l’Irak et lui envoie des daechistes occidentaux », a lancé Cheikh Qais al-Khazali, secrétaire général du groupe Asaïb Ahl al-Haq (Ligue des vertueux).

« Les troupes américaines déplacent les éléments de Daech depuis la Syrie à destination de l’Irak. Elles cherchent à créer un second Daech et surtout à se débarrasser de leurs agents sans avoir à les envoyer dans leurs pays d'origine. C'est bien significatif : alors que l'Europe est pressée de remplacer le vide laissé par les USA en Syrie, les Américains qui menaçaient d'envoyer les terroristes occidentaux chez eux, les larguent en Irak», a-t-il précisé.

Lire aussi : Washington tente de rapatrier en Europe les "agents daechistes"

Parmi leurs supplétifs takfiristes (Daech) que les Américains continuent à évacuer depuis la Syrie en Irak pour des usages ultérieurs figurent de nombreux occidentaux. Les FDS, soutenues par les États-Unis, ont annoncé avoir remis jeudi dernier, à Bagdad plus de 20 daechistes occidentaux, dont 14 Français. L'information reprise par Reuters est publiée alors que ce lundi, le président irakien, Barham Saleh effectue sa première visite en France. 

"Un an après la victoire contre Daech en Irak, cette rencontre sera l'occasion pour le président Macron d'affirmer le plein soutien de la France à l'Irak pour relever les défis sécuritaires, de stabilisation, de gouvernance inclusive et de reconstruction du pays", a souligné la présidence française, citée par l'AFP. Pour de nombreux experts, Paris largement impliqué dans la guerre contre l'État syrien depuis 2011 ne veut plus des "terroristes français" sur son territoire et elle compte bien sur Bagdad pour les juger et les condamner à mort. Ceci dit, des sources militaires en Irak laissent entendre que Bagdad avait informé Washington qu’il n’accepterait pas le transfert des prisonniers non irakiens de l’organisation terroriste Daech. La France ferait donc une exception à la règle. 

Cette visite intervient alors que la France a annoncé vouloir maintenir sa présence en Syrie malgré le retrait US de ce pays. Au moment où l'armée syrienne et ses alliés s'apprêtent à reprendre le contrôle d'Idlib puis de Deir ez-Zor, la présence militaire française pourrait se transformer en un sujet de friction entre Bagdad et Paris, d'autant plus que les Hachd al-Chaabi sont largement présents à l'est de la Syrie sur les frontières avec l'Irak, d'où les unités d'artillerie françaises mènent leurs opérations sur l'ordre des Américains basés à al-Tanf.  Dans un communiqué émis à l'occasion de la visite du président Saleh à Paris,  "Paris dit entendre continuer à coopérer avec Bagdad pour parachever la débâcle de Daech".  Cette intention revient en effet à vouloir maintenir une présence militaire française en Syrie qui est parfaitement illégale.

" La question de vouloir rester en Syrie tout en préservant de bons rapports avec Bagdad est fort délicate. Car comment maintenir une présence militaire illégale en Syrie alors qu'une grande partie des forces armées irakiennes sont contre une telle présence? D'ailleurs certaines informations font état de la volonté de la France de se doter d'une base militaire permanente en Irak, ce qui justifierait d'ailleurs l'aide militaire de plusieurs millions de dollars allouée récemment à Bagdad. Il y a là des ambitions militaires inexpliquées qui pourraient compliquer la donne pour Paris", estiment certains experts. 

Selon d'autres analystes, une présence permanente militaire en Irak intéresserait moins Paris que le fait de pouvoir se faire aider par Bagdad pour détourner la méga manœuvre américaine qui consiste à renvoyer en Europe les terroristes occidentaux. En effet, Donald Trump avait appelé les États européens à récupérer leurs ressortissants daechistes capturés. Cette réclamation, qui a suscité la réaction des dirigeants européens : " La stratégie irakienne de la France tout comme sa stratégie syrienne est une impasse. Plutôt Paris chercherait à la corriger, plus limités seront ses impacts", ajoutent ces mêmes experts. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV