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L'armée vénézuélienne fait échec au premier assaut militaire US

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats de l'armée vénézuélienne. ©Pinteresst

Les convois pseudo- humanitaires US destinés aux miliciens pro-Guaida auraient dû atteindre le Venezuela dans un cadre bien spectaculaire.

Pour les maîtres du cinéma que sont les Américains, il fallait des heurts permanents sur les ponts de Bolívar et de Santander (frontière vénézuélienne avec le Brésil),  combinés à une tentative d’occupation de l’aéroport de San Antonio sur fond de l'arrivée des camions d'« aide humanitaire ». Pour les connaisseurs du dossier vénézuélien, les heurts avaient quelque chose de déjà vu et qui date de 2014 ou encore de 2017, quand la droite pro occidentale manifestait dans les villes du pays. À cette différence près que le théâtre n'a pas été la rue mais bien les ponts internationaux puisque cette fois les organes de sécurité de l’État colombien sont aussi de la partie. Pour l'heure cette première tentative a lamentablement échoué. Toujours est-il que l’incendie des camions a servi de mobile pour accuser le président Maduro de "crime contre l’humanité" et a fourni au sénateur américain Marco Rubio l'alibi nécessaire pour accuser le Venezuela "d'avoir tiré en territoire colombien", ce à quoi "les États-Unis répondraitent".

Le gouvernement brésilien a de son côté condamné, ce dimanche 24 février, "les tensions à la frontière vénézuélienne" allant, sur les pas de Washington, jusqu'à qualifier les tensions exogènes de « crime » et le gouvernement élu et légitime de Caracas, d'en être le seul responsable. 

Pour donner suite à ses ingérences, le gouvernement brésilien a aussi appelé la communauté internationale (États-Unis, NDLR) à soutenir ce qu’il a appelé « des efforts visant la libération de Caracas »

Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, a déclaré que son homologue américain cherchait tous les prétextes possibles pour provoquer une action militaire contre le gouvernement légitime vénézuélien. 

Mais le coup "aide humanitaire US" a bien échoué : en effet, les convois bourrés d'armes qui traînait l'étiquette d'aide humanitaire n'ont pu entrer au Venezuela, ni par la Colombie, ni par le Brésil, ni par mer. La Force armée nationale vénézuélienne ne s'est pas "brisée" non plus. "Si ce devait être le dernier jour, ce ne fut pas le cas, et ce fut loin, très loin  de l’ampleur annoncée, constate l'expert des questions vénézuéliennes,  Hamid Rouhallah. " Une fois de plus, c'est une désillusion totale pour les pro-Américains de Venezuela, confrontés à la distance qui sépare les promesses de Guaido et les corrélations réelles des forces".

Le coup de colère de Washington renvoie pour le reste à cette même désillusion : les forces armées vénézuéliennes ou en d’autres termes les troupes régulières du Venezuela ont été qualifiées de « gangs armés de Maduro » (l’actuel président de ce pays) par Mike Pompeo, secrétaire d’État US. C’est un processus précédant le rabaissement du statut de l’adversaire avant de le diaboliser et le déshumaniser qui rappelle l’assimilation de l’armée libyenne aux brigades de Kadhaffi  ou l’armée syrienne aux forces d’Assad. D'ailleurs, le choix du terme « gang » est bien significatif dans le contexte sud-américain puisque le phénomène des gangs pose un réel problème sociétal au Salvador, au Guatemala, au Mexique, en Colombie et au Honduras. L’assimilation de l'armée vénézuélienne à des gangs armés évoque également les jours précédant l’intervention militaire au Panama en 1989 et la capture du président Manuel Noriega comme un vulgaire criminel de droit commun.

Publiant un twitter, le sénateur américain Marc Rubio n'a d'ailleurs pas eu honte d'afficher la photo du corps ensanglanté de Kadhaffi et de menacer Maduro du même sort. 

Mais le Venezuela de 2019 n’est pas le Panama de 1989. Le Venezuela n’est pas seul. Le bloc oriental s'est rangé aux côtés de l'État et ne permettra pas aux USA de le briser. Il s'agit là d'une révolution stratégique inédite, ajoute Hamid Rouhallah.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV