Ce samedi 23 février, plusieurs milliers de Français sont descendus dans les rues à travers le pays pour l’acte 15 du mouvement des Gilets jaunes, sous haute surveillance policière.
Des premiers heurts entre les policiers et des manifestants se sont produits aux environs de 17 h sur la place du Trocadéro, où le cortège des Gilets jaunes est arrivé dans l’après-midi dans le cadre de l’acte 15. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants parisiens. Dans un contexte tendu marqué par quelques heurts au Trocadéro à Paris, un gendarme s’est retrouvé isolé face aux manifestants et a dû prendre la fuite.
« Dèmos Kratos, le peuple au pouvoir, RIC [référendum d’initiative citoyenne, NDLR] », peut-on lire sur une banderole déployée par des Gilets jaunes à Paris. « Éteins ta télé et viens nous rencontrer », lançaient d’autres manifestants à l’attention de ceux qui n’avaient pas encore rejoint la manifestation.
À Montpellier, le quotidien Midi libre a rapporté des affrontements entre manifestants et force de l’ordre. Selon plusieurs témoins sur les réseaux sociaux, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes ainsi que d’une lance à eau.
Le centre-ville de Clermont-Ferrand a été le théâtre de plusieurs incidents. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes. Selon La Montagne, une personne aurait été blessée par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) dans le centre-ville de Clermont-Ferrand. Au total, à 14 heures, la préfecture comptabilisait quinze interpellations, dont huit gardes à vue. Par peur des dégradations, la ville entière s’était barricadée : commerces, parcs et bâtiments publics étaient fermés dans l’après-midi, tandis que concerts et spectacles ont été annulés.
À Nantes aussi, les forces de l’ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes.
Selon France Bleu, deux figures iséroises du mouvement ont été interpellées au petit matin. Julien Terrier, porte-parole des Gilets jaunes en Isère, et un autre membre actif du mouvement ont été placés en garde à vue à l’aube ce 23 février. La veille, ils avaient appelé dans une vidéo à prendre le péage de Voreppe.
À Rennes, quelques heurts ont éclaté, juste avant 15 heures, alors que près de 1 000 personnes défilaient dans les rues de la ville, parmi lesquelles Maxime Nicolle, l’un des visages médiatiques du mouvement. Alors que les manifestants voulaient remonter la rue Maréchal Joffre, ils ont été repoussés par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogènes.
Les manifestants étaient 11 600 dans toute la France à 14 h, contre 10 200 samedi dernier, selon un décompte du ministère de l’Intérieur, contesté par les Gilets jaunes. Ils étaient 4 000 à Paris, mille de plus qu’il y a une semaine, selon la même source.
« À tous ceux qui pensent que la mobilisation s’essouffle je dis : “Regardez, ouvrez les yeux”, a dit à l’AFP Céline, une Toulousaine de 46 ans. C’est une immense colère et il n’y a pas de retour en arrière possible. Si on rentre chez nous, on meurt, la France meurt. »