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Le Moyen-Orient connaîtra-t-il de nouvelles évolutions ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Moyen-Orient, zone névralgique. ©Wikipedia

En parlant du Moyen-Orient, c’est la politique des États-Unis vis-à-vis de cette région stratégique qui compte parmi les sujets les plus importants, une politique marquée plutôt par ses tendances anti-iraniennes qui ne plaisent pas même à certains alliés européens de Washington, bien qu’ils n’aient pas assez de courage pour s’y opposer sérieusement.

Le journal russe Rossiyskaya Gazeta a fait paraître, le mardi 19 février, un article rédigé par Fyodor Lukyanov, directeur scientifique du Club de discussion Valdaï, à propos des récentes évolutions au Moyen-Orient.

« La donne au Moyen-Orient fait, de nouveau, l’objet de l’attention des milieux internationaux et des discussions politiques à divers niveaux. Il n’est plus caché à personne qu’une nouvelle phase vient de commencer dans cette région.

Les efforts, parfois coordonnés mais en grande partie non cohérents, ont enfin entraîné la disparition partielle du groupe terroriste Daech en Irak et en Syrie. Or, une autre question, pas moins importante que celle de Daech, se profile à l’horizon ; comment établir une stabilité durable dans la région, autrement dit comment “établir un nouveau Moyen-Orient” ?

Pendant les derniers jours, de nombreuses réunions ont eu lieu sur la situation au Moyen-Orient, dont et surtout le sommet tripartite de Sotchi auquel ont participé la Russie, l’Iran et la Turquie en vue de régler la crise en Syrie. Une autre conférence internationale s’est également tenue à Varsovie, capitale polonaise, à l’initiative des États-Unis. De même, les questions liées au Moyen-Orient ont été débattues au cours de la Conférence de Munich sur la sécurité, où la Russie et les États-Unis étaient en litige. Et enfin, aujourd’hui mardi à Moscou a commencé une nouvelle édition de la Conférence sur le Moyen-Orient au Club de discussion Valdaï. Toutes ces réunions mettent en évidence la grande importance que revêt cette région stratégique sur l’échiquier international. Il est évident que ces réunions poursuivent chacune un objectif différent. Par exemple, la Conférence de Varsovie visait à sceller une alliance internationale anti-iranienne. Tout le monde sait que l’administration de Donald Trump reste campée sur une ligne de conduite anti-iranienne et c’est ce que le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a mentionné à la tribune de la Conférence de Munich. D’autre part, Mike Pence, vice-président des États-Unis qui représentait ce pays à la Conférence de Varsovie et de Munich, a lancé des propos au ton très dur contre la République islamique d’Iran. Il a explicitement accusé l’Union européenne d’avoir affaibli les sanctions anti-iraniennes en créant récemment un mécanisme financier destiné à contourner les sanctions unilatérales des États-Unis contre Téhéran.

Mike Pence a également essayé de tenir l’Iran pour responsable de tous les problèmes de la région et l’a accusé d’avoir préparé un “nouvel holocauste”. Il est à noter que dans la politique actuelle du monde, on peut dire n’importe quoi aujourd’hui et le nier le lendemain.

La question de savoir si les tentatives de Washington destinées à contrecarrer l’influence de l’Iran dans la région ont réussi ou non est un grand sujet de divergence et la réponse varie sensiblement en fonction des positions des parties concernées vis-à-vis des évolutions du Moyen-Orient. Il n’est caché à personne que plus l’influence iranienne se répand, plus Israël et les monarchies sunnites du golfe Persique s’inquiètent. À l’intérieur des États-Unis, les détracteurs de Donald Trump abusent bien de ses tendances anti-iraniennes pour l’affaiblir. »

La politique anti-iranienne de Washington ne plaît pas à l’UE

« Les pays européens, bien qu’ils soient désireux d’élargir leurs relations commerciales avec l’Iran et qu’ils ne soient pas contents de la politique anti-iranienne de Washington, soutiennent pratiquement toute initiative de la Maison-Blanche. Cependant, l’Union européenne n’a pas salué l’initiative américaine d’organiser la Conférence de Varsovie et n’y avait aucun représentant. La Russie, elle aussi, a refusé de prendre part à une conférence qui avait visiblement été organisée pour contrer l’Iran.

Le Moyen-Orient est, depuis toujours, une région regorgeant d’événements inattendus et de changements constants dans les relations entre les pays. Il était et est toujours difficile d’établir un équilibre entre les forces et les intérêts dans ce coin névralgique du monde, d’autant plus que l’ordre mondial est en pleine mutation.

Dans la foulée, les organisateurs de la 8e Conférence sur le Moyen-Orient au Club Valdaï ont l’objectif ambitieux d’examiner en profondeur les questions du Moyen-Orient pendant la prochaine décennie. Or, les questions du Moyen-Orient sont trop vastes pour que de telles conférences puissent contribuer à leur règlement. En effet, les questions et les problèmes du Moyen-Orient sont tellement étendus que leur examen approfondi nécessite des mois. N’oubliez pas que le premier pas est toujours le plus difficile à franchir ! »

La 8e Conférence internationale sur le Moyen-Orient a commencé, ce mardi 19 février, au Club de discussion Valdaï, à Moscou, en coopération avec l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de Russie. L’édition 2019 de cette conférence s’appelle « Moyen-Orient : nouvelle étape, anciens problèmes ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV