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La Macronie tombera-t-elle dans le piège tendu par les Américains?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS) à Hajin, dans la province de Deir ez-Zor, dans l'est de la Syrie, le 15 décembre 2018. ©Getty Images

Les États-Unis vont-ils abandonner la carte kurde ou s'en serviront-ils pour piéger leurs alliés européens?  «Les Etats-Unis interdisent à leurs alliés d’investir» dans la reconstruction des territoires qui se trouvent sous contrôle du gouvernement syrien, mais encouragent les investissements dans les zones à l’est de l’Euphrate en vue d’y créer une sorte d’État, a ainsi estimé ce mardi 19 février le chef de la diplomatie russe. En effet, comme l'indique Lavrov, les États-Unis cherchent à mettre en place un «quasi-État» à l'est de l'Euphrate et investissent déjà des moyens à cette fin. Leur objectif, et cela devient de plus en plus évident, est de diviser la Syrie et de créer sur la rive est un quasi-État, ils y investissent déjà leurs moyens, et notamment ils forcent leurs alliés à payer l'aménagement de cette partie de la Syrie».

C'est dans ce même sens que les Américains viennent de demander à leurs alliés européens de rester en Syrie, quand bien même, eux, les déclencheurs de la guerre quitteraient le sol syrien. Bref, les Américains comptent pousser leurs alliés de l'OTAN à s'occuper du sale boulot et à faire face à l'armée syrienne et à ses alliés dans le nord et l'est de la Syrie et à en subir les conséquences. Ce tableau est loin d'être prometteur pour une France dont le QG du renseignement vient d'exploser à Raqqa au nord de la Syrie. Mais la France, la Grande-Bretagne tout comme autres alliés des USA ont-ils le choix de ne pas suivre l'oncle SAM? 

Le président UN en est désormais à menacer ses alliés européens d'un tsunami de "Loup isolés". Les Etats-Unis laissent entendre qu'ils pourraient lâcher leurs "agents daechistes" en Europe si celle-ci ne marchait pas sur les pas de Washington. A ce méga-piège tendu à l'Europe, il faut évidement une proie et c'est là qu'entre en jeu "la carte kurde".  Après les propos du patron du Commandement central américain (CENTCOM) qui n’a pas exclu la prolongation de la mission de certaines troupes US en Syrie pour "surveiller" l’Iran, un autre commandant américain au sein de la coalition américaine vient contredire le général Joseph Votel et corrobore la décision de Trump. 

Lors d'une rencontre avec le haut commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS), un commandant américain attaché à la prétendue coalition anti-Daech en Syrie a affirmé que le plan du retrait de l’armée US du pays était certain. Cette position a provoqué les supplications du commandant des FDS, Mazloum KObani, qui a plaidé pour la reconduction de la présence militaire américaine, façon d'éviter aux Kurdes d'avoir à subir les foudres d'Ankara. Mazloum Kobani a donc demandé au patron du CENTCOM de prolonger la mission d’entre 1 000 et 1 500 soldats américains au nord de la Syrie, fournissant à l'intéressé le prétexte nécessaire à demander un effort supplémentaire aux alliés européens de Washington. Le scénario est bien rodé quand on connait  les ardeurs mis par la France et la Grande-Bretagne à défendre la cause kurde en Syrie depuis 2011. 

Mais les Européens et les Kurdes tomberont-ils dans le piège US, un de plus? Lundi soir, le président syrien Bachar al-Assad a dit clairement, à l'adresse des Kurdes pro-américains, qu’en pleine guerre, avec ou sans Washington, les Kurdes n’avaient pas d’autre alternative que de se ranger à nouveau aux côtés des autres Syriens, bien qu'ils fassent flèche de tout bois pour persuader les Américains de ne pas interrompre leur soutien face aux Turcs d’une part, et au gouvernement légitime de Damas de l'autre. La mise en garde est aussi adressé à l'Europe : que les puissances qui occupent illégitimement le sol syrien rentrent chez elles sous peine de quoi elles auraient à en subir les conséquences.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV