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Washington exhorte ses alliés à rester en Syrie, alors même qu’il se prépare à se retirer

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Washington prépare le retrait de ses troupes de Syrie. ©AP/illustration

Le gouvernement américain incite ses alliés à s’engager à rester en Syrie après le départ des forces américaines annoncé par le président Donald Trump. 

Selon le quotidien Washington Post, en marge de la conférence de Munich sur la sécurité, le secrétaire par intérim de la Défense, Patrick Shanahan, a rencontré vendredi ses homologues des pays qui ont déployé des troupes en Irak et en Syrie. C’est la première fois que Shanahan rencontre les ministres de la Défense des pays alliés depuis sa nomination à la tête du Pentagone le mois dernier.

« Bien qu’approche l’heure du retrait des troupes américaines déployées dans le nord-est de la Syrie, les États-Unis restent engagés envers leurs alliés dans la coalition internationale anti-Daech », a déclaré Shanahan à la presse à l’issue des négociations, soulignant la décision du président Donald Trump de retirer de Syrie les 2 000 soldats américains, décision qu’il a qualifiée de « changement tactique ».

S’exprimant en marge de la conférence, Shanahan a déclaré qu’il espérait que d’autres pays resteraient engagés sur le terrain lorsque les forces américaines mettront fin à leur mission terrestre au mois d’avril. « Je suis impatient de travailler avec nos alliés pour concrétiser nos idées et nos projets », a-t-il déclaré.

Cependant, le Washington Post souligne que les alliés européens ont déjà exprimé leur scepticisme quant à la responsabilité d’une campagne risquée et politiquement difficile, surtout après le plan de Washington de retirer ses troupes de Syrie.

« À ce stade, nous devons nous demander pourquoi les alliés des États-Unis devraient investir doublement dans une mission dont l’avenir est tellement incertain », a déclaré Charles Lister, directeur de cherche au Middle East Institute, un groupe de réflexion basé à Washington.

Les pourparlers à huis clos, auxquels ont également participé des représentants de la Turquie, de l’Allemagne, de l’Irak et d’autres pays, ont eu lieu à Munich alors que les diplomates et les généraux des États-Unis cherchaient à mettre sur pied un plan visant à prévenir la résurgence de Daech, mais aussi un conflit éventuel entre des troupes turques et les forces kurdes soutenues par les États-Unis, Ankara considérant les Forces démocratiques syriennes (FDS) comme une menace pour sa sécurité nationale.

Les sources proches des discussions de Munich disent que, selon un haut responsable américain de la Défense qui a requis l’anonymat, lors de ces pourparlers à huis clos, la partie américaine ne cherchait pas nécessairement à obtenir l’engagement militaire durable de ses alliés à déployer des troupes supplémentaires sur le terrain, mais à les convaincre de contrôler la situation juste après le retrait des forces américaines pour empêcher qu’il y ait un vide sécuritaire.

Certains des alliés les plus proches de Washington ont exprimé leur inquiétude à propos de son plan pour la Syrie.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell, a qualifié samedi de « surprise » la demande américaine que les États membres de l’OTAN remplissent le vide sécuritaire sur le terrain après le retrait des troupes US.

Josep Borrel a déclaré : « La demande n’a pas été formulée officiellement dans des communiqués de presse. Pourtant, l’Espagne et la majorité des pays membres de l’OTAN ne sont pas prêts à se substituer aux États-Unis après un retrait qui a été décidé de manière unilatérale. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV