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Manbij: les soldats syriens défendront leurs « frères » kurdes face aux occupants

Des militaires de l'armée syrienne. (Photo d'archives)

Déployés dans la banlieue nord-ouest de Manbij, les soldats de l’armée syrienne se disent prêts à défendre leurs « frères kurdes ». Il s'agit d'une population kurde que les Américains et les Français prétendaient jusqu'ici défendre face à toute éventuelle offensive turque. Or, après moult lâchages et abandons, il est temps que les Kurdes reviennent dans le giron protecteur de l'État syrien. Et la France dans tout ceci?

La situation est bien délicate pour une France qui dit vouloir maintenir sa présence illégale en Syrie en dépit du retrait annoncé des forces US. Vendredi, les Etats-Unis ont demandé à la France et à l'Australie de travailler à la mise au point d'une zone tampon dans le nord de la Syrie pour le compte de la "coalition" : une zone de 32 kilomètres le long de la frontière du nord de la Syrie avec la Turquie. Cet appel intervient alors que l'accord d'Adana signé avant la guerre entre Damas et Ankara vient d'être remis sur la table et que par conséquent, la France pourrait ne plus avoir le prétexte nécessaire pour participer aux projets américains. Pire encore, l'armée syrienne envisagerait d'étendre sa présence de la banlieue au cœur même de la ville de Manbij, là où la France détient une présence militaire désormais totalement injustifiée. 

Alors que les États-Unis viennent de demander aux forces françaises et australiennes de contribuer à la mise au point de leur « zone tampon » dans le nord, et ce, en dépit de la volonté de l'État syrien, l'annonce de l'armée syrienne à l'adresse des habitants de Manbij est bien significative. Que les forces françaises et américaines quittent au plus vite la ville et laissent place aux forces étatiques qui sauraient mieux que quiconque assurer la protection des Syriens. 

Le commandement en chef des Forces armées syriennes a annoncé, le 31 décembre 2018, que l’armée prendrait le contrôle de Manbij afin de défendre l’intégrité territoriale de la Syrie face aux miliciens pro-turcs. Le commandement des Forces armées syriennes a ajouté que cette décision avait été prise suite à la demande des habitants de Manbij.

L’armée syrienne a installé ses forces dans la localité d’al-Arima (à l’ouest de Manbij) et les forces russes pourraient entrer à Manbij sur fond d’un accord avec la Turquie.

La chaîne de télévision russe ANNA a préparé un reportage montrant les soldats de l’armée syrienne déployés aux alentours de Manbij ainsi que les patrouilles conjointes des militaires russes et des forces du Conseil militaire de Manbij. Des soldats syriens ont dit au correspondant d’ANNA qu'ils étaient là pour protéger leurs frères du Conseil militaire de Manbij face aux forces du Bouclier de l’Euphrate soutenues par la Turquie.

Le 8 janvier 2019, Yousouf Mamatov, porte-parole de la police militaire russe, a fait part du début des patrouilles conjointes russo-kurdes près de la frontière turque. Il a déclaré que ces patrouilles avaient pour mission de prévenir tout affrontement entre les groupes armés opérant dans la campagne d’Alep.

Manbij est toujours sous le contrôle des Kurdes qui se font appeler « Conseil militaire de Manbij ». Les bases militaires des États-Unis sont également actives dans cette ville stratégique, mais personne ne sait encore quelle partie entrera à Manbij en cas de retrait des troupes US.

La décision du président américain de retirer ses troupes de Syrie a poussé la Turquie à précipiter son agression militaire contre Manbij et l’est de l’Euphrate.

Soutenues par les Américains, les Unités de protection du peuple (YPG) et les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont réussi à prendre le contrôle de Manbij après avoir vaincu les terroristes de Daech. Toutes les opérations militaires que l’armée turque a menées ensuite sous prétexte d’éliminer les miliciens kurdes contreviennent aux lois internationales puisqu’elles ne sont pas autorisées par le gouvernement syrien.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV