Les Américains prévoient de déployer des forces recrutées depuis l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte et certains régimes riverains du golfe Persique pour mener dans cette région syrienne une guerre par procuration.
Dans une note adressée à l’agence de presse iranienne Mizan, l’analyste Seyyed Ali Qaemmaqami s’intéresse à ces évolutions et écrit : « Les États-Unis ont annoncé qu'ils quitteraient les régions du nord-est de l'Euphrate à Deir ez-Zor et qu’ils confieraient la responsabilité de « combattre Daech » dans la région à la Turquie. Le gouvernement turc a pour sa part accepté « la sacrée mission » se disant entièrement à la hauteur de lutter contre les terroristes dans cette région. Pourtant la zone tampon reste le principal sujet de discorde entre la Turquie et les États-Unis en Syrie.
Trump a demandé l’établissement d’une « zone de sécurité » de 20 km de profondeur dans le nord syrien. Quant à la Turquie, elle a proposé une zone tampon de 32 km de profondeur dans la région.
Une zone tampon est une zone qui jouit des statuts juridiques, sécuritaires et militaires particuliers et qui se distingue de la zone de sécurité. Dans une zone de sécurité, les forces de sécurité et de l’ordre sont présentes pour défendre la population. Nous l’avons vu à l’époque de Saddam Hussein, qui avait annoncé le nord de l’Irak, zone de réclusion aérienne, interdisant aux avions et aux hélicoptères de voler sur la région.
La zone de sécurité est sous la surveillance de forces appelées « forces de marteau » ou « le marteau de l’équilibre ».
Les Américains cherchent à déclarer la région nord de la Syrie, zone tampon. Ils prévoient de déployer des forces saoudiennes, émiraties, égyptiennes et celles de certains États du golfe Persique à leur solde, dans la région. Bien entendu, les bases militaires américaines dans la province d'al-Anbar appuieront cette armée mercenaire arabe.
La Turquie s'oppose à la création d'une zone tampon.
Ankara prétend que son armée a la capacité de contrôler à elle seule, la zone du nord de la Syrie.
Quant aux États-Unis, leur objectif de créer une zone tampon est de préserver la sécurité des forces mercenaires kurdes actives dans la région, qui se sont nommées « Défenseurs du peuple » ou encore « Forces démocratiques syriennes (FDS) ».
En effet, les Américains ont l'intention de préserver ces forces kurdes dans la région, car ils comptent sur elles et parce qu’elles peuvent leur rendre service et leur assurer des intérêts au moment venu.
Nul doute que les deux pays, à savoir la Turquie et les États-Unis, cherchent à empêcher un contrôle des régions septentrionales syriennes par le gouvernement de Damas et favoriser ainsi le démembrement de la Syrie. Malgré le fait qu’Ankara ne cesse d’annoncer qu’elle ne lorgne pas sur le territoire syrien, elle prépare en réalité ce démembrement, de concert avec les États-Unis.