« La République islamique d’Iran agit de manière indépendante en s’attachant à sa stratégie défensive et elle ne permettra jamais à aucun pays d’intervenir dans cette affaire », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
S’exprimant dans une interview exclusive avec l’IRIB, publiée le dimanche 27 janvier, Bahram Qassemi a déclaré : « Comme nous l’avons répété à maintes reprises, c’est nous qui adoptons notre propre politique de défense et nous ne permettrons pas à d’autres d’intervenir dans de telles questions. »
« L’Iran ne s’assoira jamais à la table des négociations avec d’autres pays pour discuter de ses missiles et d’autres questions de défense », a-t-il ajouté.
Le diplomate iranien a souligné que le programme balistique iranien était une affaire intérieure de nature exclusivement dissuasive.
M. Qassemi a également évoqué les récentes déclarations du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian contre l’Iran.
Il a déclaré que les Français devraient étudier la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies pour voir qu’il n’y a aucune contradiction entre le contenu de cette résolution et le programme balistique iranien.
Le ministre français des Affaires étrangères a déclaré le vendredi 25 janvier que son pays était prêt à imposer de nouvelles sanctions à l’Iran si « les négociations sur le programme balistique iranien ne progressaient pas ».
« Nous avons entamé un dialogue difficile avec l’Iran [...] et si des progrès ne sont pas réalisés, nous sommes prêts à appliquer des sanctions, et ils le savent parfaitement », a déclaré Le Drian.
Le chef de la diplomatie française a également demandé à l’Iran de modifier son comportement dans la région, notamment en ce qui concerne sa présence en Syrie.
La résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies confirme l’accord nucléaire de 2015, connu officiellement sous le nom de Plan d’action global commun (PAGC), dont Washington s’est retiré sous prétexte, entre autres, qu’il aurait également dû inclure le programme de missiles de l’Iran.
Dans le cadre de l’accord conclu entre l’Iran et les six grandes puissances (les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, la Russie et la Chine), Téhéran a accepté de limiter son programme nucléaire en échange de la suppression des sanctions liées à son programme nucléaire.
En réaction aux déclarations du ministre français des Affaires étrangères sur le rôle de l’Iran dans la région, Bahram Qassemi a déclaré : « Notre politique vis-à-vis des pays de la région et des pays voisins est tout à fait claire. Nous souhaitons avoir des relations pacifiques et cordiales avec tous les pays de la région et tous les pays voisins et contribuer à conduire la région vers la stabilité et le développement. »
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré en décembre que la résolution 2231 ne contrevenait pas au programme balistique iranien.
« En tant que ministre des Affaires étrangères, je peux dire que la question des missiles n’a jamais fait l’objet de négociations entre l’Iran et les parties adverses », a déclaré M. Zarif.
De son côté, le ministre iranien de la Défense le général de brigade Amir Hatami a déclaré que la République islamique d’Iran comptait parmi les plus grandes puissances balistiques du monde en dépit des sanctions sévères qu’elle a subies au cours des 40 dernières années.
« Aujourd’hui, l’Iran fait partie des plus grandes puissances mondiales en matière de construction de missiles, de radars, de véhicules blindés et de drones », a déclaré le ministre iranien de la Défense dans un entretien exclusif avec l’IRNA, soulignant que la puissance défensive de l’Iran était censée envoyer un message de paix et d’amitié à destination des autres nations.