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FNI : le nouveau missile russe fait monter les tensions avec les États-Unis

Le ministère russe de la Défense exhibe les lanceurs Iskander-M avec les missiles 9M729 sur fond d’une dispute avec les États-Unis à propos du FNI. ©Sputnik

Alors que les États-Unis ont récemment annoncé qu’ils entameraient le processus de retrait du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), ils viennent de s’en prendre à Moscou pour la violation du traité.

Washington a demandé à Moscou de détruire tous les missiles de croisière SSC-8, affirmant que les Russes violaient le traité.

En réaction, le ministère russe de la Défense a montré pour la première fois aux attachés militaires étrangers le missile de croisière 9M729 (nom de notification OTAN SSC-8) qui, selon les États-Unis, est la raison de leur retrait du traité FNI. Cependant, les représentants des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne, de l’UE et de l’OTAN n’ont pas assisté à la réunion d’information du ministère sur le missile.

Lors de la présentation du missile, le ministère russe de la Défense a également révélé ses spécifications, qui suscitent de vives inquiétudes aux États-Unis, car Washington affirme que Moscou a testé le 9M729 sur des portées contraires au traité. Le missile a une portée de tir minimale de 50 km, identique à celle de son prédécesseur 9M728, et une portée maximale de 480 km, 10 km de moins que la portée du 9M728, ce qui n’est pas contraire au Traité FNI.

Des responsables du ministère russe de la Défense ont présenté le nouveau missile russe 9M729 dans le parc militaire Patriot en dehors de Moscou, le 23 janvier 2019. ©AFP

« La distance a été confirmée lors d’exercices stratégiques du commandement et de l’état-major [en 2017] », a déclaré le chef de l’artillerie russe Mikhail Matveevsky.

Matveevsky a également ajouté que le moteur, le réservoir de carburant et le propulseur du missile restaient inchangés, tandis que sa tête et son système de guidage ont été mis à jour. Les modifications de la tête ont entraîné une augmentation de son poids et donc une diminution de 10 km de la portée du missile.

Le ministère a également montré le lanceur Iskander-M (nom de l’OTAN SS-26 Stone), modifié pour pouvoir lancer quatre missiles 9M729, au lieu de deux 9M728 dans une mouture précédente. L’armée a été contrainte de moderniser la plate-forme de lancement, car le 9M729 mesurait 53 centimètres de plus que son prédécesseur.

Le président américain Donald Trump a annoncé le 20 octobre que Washington se retirerait du FNI.

Les États-Unis affirment que la Russie a violé le traité FNI en testant le missile 9M729 dans des zones interdites par l’accord. Washington a annoncé qu’il entamerait le processus de retrait du traité le 2 février, affirmant que Moscou n’avait pas fourni la preuve qu’il avait mis fin aux violations alléguées.

Le traité FNI, considéré comme une étape décisive dans la lutte contre la course aux armements en pleine Guerre froide entre les deux superpuissances, a été signé par l’ex-Union soviétique et les États-Unis en 1987 et prévoit la destruction de tous les missiles balistiques et de croisière dotés d’une ogive nucléaire et dont la portée est comprise entre 500 et 5 000 km.

Le 4 décembre, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a annoncé que Washington se retirerait du traité dans un délai de 60 jours si la Russie ne démantelait pas les missiles.

Le président russe Vladimir Poutine a averti que Moscou serait obligé de réagir si les États-Unis se retiraient du traité, affirmant que la Russie développerait des missiles actuellement interdits en vertu de l’accord si Washington met ses menaces à exécution.

L’Union européenne a appelé à la mise en œuvre intégrale du traité. Le mois dernier, Federica Mogherini, responsable de la politique étrangère de l’UE, a plaidé pour la sauvegarde du traité, avertissant que l’Europe ne souhaitait pas redevenir un champ de bataille pour les puissances mondiales, comme c’était le cas pendant la Guerre froide.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV