En Syrie, les militaires US semblent être désormais directement visés. Cinq militaires US ont été tués ou blessés ce lundi lors d’un attentat à la voiture piégée près d’un poste de contrôle des YPG (Unités de protection du peuple), dans la province de Hassaké. Le convoi militaire américain était escorté par les Kurdes. Les Kurdes syriens, finiront-ils par comprendre que les liens avec l’allié US pourraient leur coûter cher ?
D’après les rapports en provenance de la région de Chadadi au sud de la province de Hassaké dans le Nord-est syrien, une voiture piégée a explosé ce lundi 21 janvier près d’un check-point des paramilitaires kurdes.
Des effectifs sécuritaires kurdes présents sur les lieux avaient suspecté une Honda qui a explosé avant l'arrivée du blindé anti-attentat demandé par les forces sécuritaires. L'explosion de la voiture piégée a causé de vastes dégâts matériels et des pertes en vies humaines, précise le site d’information et d’analyse politique Mashregh News.
« La voiture piégée a explosé dans un endroit connu sous le nom de la zone 47 au moment où un convoi de véhicules militaires de la coalition occidentale était en train de passer », a dit une source sur le terrain à Mashregh News.
Selon cette source, les véhicules militaires qui traversaient la zone au moment de l’attentat étaient, pour la plupart, des véhicules américains.
Par ailleurs, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH, vitrine politique des services de renseignement britanniques) a précisé que lors de l’attentat, les forces kurdes escortaient des militaires US sur la route Hassaké-Raqqa, près de la ville de Chadadi.
La source sur le terrain à laquelle se réfère Mashregh News précise également que des hélicoptères américains ont été rapidement envoyés vers le lieu de l’explosion pour évacuer les blessés et les transférer vers leur base.
« Au moins 12 paramilitaires kurdes et militaires américains ont été tués ou blessés lors de cette attaque ; parmi eux, cinq militaires appartenant à la coalition occidentale, Américains pour la plupart, ont été tués ou blessés », ajoute la source.
L’attaque a été attribuée à Daech, mais les sources officielles n’ont pas encore confirmé si l’attentat perpétré aujourd’hui contre le convoi militaire américain a bien été l’œuvre de Daech. Des observateurs politiques relèvent pourtant des analyses d’après lesquelles les forces américaines en Syrie seraient désormais directement visées.
Mercredi dernier aussi, l’explosion d’une voiture bourrée d’explosifs dans la ville de Manbij dans le gouvernorat d’Alep dans le Nord-ouest syrien a causé la mort d’au moins quatre militaires américains ; trois autres militaires US en ont été blessés.
L’explosion de ce lundi laisse largement attendre de plus virulentes critiques des détracteurs du président américain, Donald Trump, lequel a annoncé vouloir retirer les troupes américaines de Syrie. Trump a prétendu que les États-Unis avaient réussi à démanteler le groupe terroriste Daech en Syrie ; or, les deux explosions survenues en l’espace de cinq jours mettraient le président US dans une situation encore plus délicate.