Lors d'une visite ce vendredi à Moscou, le ministre allemand des Affaires étrangères a exhorté la Russie à régler les différends avec les États-Unis sur le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) et à le sauver.
Selon le quotidien allemand Tagesschau, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a appelé le vendredi 18 janvier la Russie à essayé de sauver le FNI qui a rendu l’Europe plus sûre.
« Cela touche de manière fondamentale nos intérêts en matière de sécurité », a-t-il rassuré. Le ministre des Affaires étrangères a ajouté : « Nous pensons que la Russie peut sauver le traité ».
Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie considérait le traité comme très transparent.
Le FNI, signé le 8 décembre 1987, visait à détruire en trois ans les missiles d’une portée de 500 à 5.500 km.
Avant de s'envoler pour la Russie, le ministre allemand des Affaires étrangères a également déclaré qu'il avait à plusieurs reprises mis en garde contre le risque de développement d'armes nucléaires et qu'il s'opposerait au déploiement de nouveaux missiles nucléaires à portée intermédiaire en Europe.
Après avoir rencontré Sergueï Lavrov à Moscou, Maas a annoncé la tenue d'une conférence à Berlin en mars, axée sur la limitation et le contrôle des nouvelles armes. Les armes intelligentes et automatiques, les robots mortels et les cyberarmes font partie de ces armes.
« En tant que membre du Conseil de sécurité des Nations unies, la coordination avec la Russie deviendra de plus en plus nécessaire au cours de deux prochaines années », a-t-il expliqué.
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Coopération étroite convenue
Maas et Lavrov ont plaidé pour une coopération internationale étroite. « Nous avons eu beaucoup de discussions bilatérales ces derniers mois, mais nous avons également lancé de nombreuses initiatives ensemble », a déclaré Maas. Il a qualifié de « constructifs » les pourparlers avec Moscou.
Lavrov espère également que les « relations de part et d’autre s’élargissent. “Notre coopération dans les affaires internationales et régionales gagne en ampleur et en rapidité”, s’est-il réjoui.
Par ailleurs, Maas a évoqué le projet de gazoduc Nord Stream 2, qui, selon lui, ne sera pas endommagé par les sanctions américaines.
“Personne ne pourra arrêter le projet”, a-t-il réitéré, ajoutant que les sanctions imposées par les États-Unis pourraient amener certaines entreprises notamment les entreprises allemandes à se retirer du projet, ce qui n'empêchera pas la Russie de mettre en œuvre le projet seule.
Ces remarques ont eu lieu après que l'ambassadeur américain en Allemagne, Richard Grenell, a adressé des lettres à un certain nombre de sociétés allemandes plus tôt cette semaine, faisant allusion à la possibilité de sanctions américaines visant les entreprises soutenant le projet Nord Stream 2.