La province pétrolifère de Kirkouk est récemment devenue le théâtre de nouveaux agissements des résidus de Daech qui se cachent surtout dans la région de Makhmour et qui ont réussi à se réorganiser. Mais comment est-ce possible? Depuis l'annonce du soi-disant retrait US de Syrie, les agissements militaires américains à Kirkouk tout comme à al-Anbar ont été sensiblement intensifiés. À Kirkouk, les États-Unis veulent du pétrole et ils comptent sur une "résurrection de Daech" pour en avoir. Pour le reste, Erbil et Ankara ne sont pas totalement étrangers à ce plan B qui vise à en tirer profit.
Des centaines d’éléments du groupe terroriste Daech viennent d'être repérés au sud de la province d’Erbil, presque deux semaines après que des informations ont fait état de l'arrivée des Marines dans la pétrolifère ville de Kirkouk. Ces terroristes se cachent dans des fiefs sur les montagnes de Makhmour, au sud de la province d’Erbil et près des frontières du nord-ouest de la province de Kirkouk.
La région de Makhmour se trouve à l’est d’al-Qayyarah, au sud de la province de Ninive, au nord-est d’al-Chirqat, au nord de la province de Salah ad-Din, au nord de Hawija et au nord-ouest de la province de Kirkouk.
Le nombre de terroristes de Daech qui se cachent dans la région de Makhmour s’élèverait, d’après certaines sources, à 500. Ils auraient été chargés d’insécuriser le nord-ouest de la province de Kirkouk, le nord de la province de Salah ad-Din et le sud de la province de Ninive.
Selon les sources sur place, au moins 300 éléments de Daech opèrent dans une région entre Makhmour et les monts de Qarra Hamdan qui surplombent les zones frontalières des provinces de Kirkouk et de Salah ad-Din. Des informations établissent un lien direct entre ce noyau terroriste et les Marines qui se seraient déployés à Kirkouk dans le sillage de l'annonce du retrait US de Syrie. Des sources locales affirment que les Marines US ont pour mission d’entraîner et de reconstituer les cellules daechistes. Leur objectif étant de déstabiliser Kirkouk, Salah ad-Din et Ninive. Makhmour semble avoir été choisie en tant que point de départ de cette opération de déstabilisation.
La province de Kirkouk doit son importance stratégique à ses riches puits de pétrole actuellement contrôlés par le gouvernement central de Bagdad. Les champs pétrolifères de Kirkouk ont été contrôlés entre 2014 et 2017 par les forces de Massoud Barzani qui en ont tiré des milliards de dollars dans le cadre des transactions pétrolières avec la Turquie. Israël, lui aussi, a eu sa part des barils de pétrole que les forces de Barzani vendaient illégalement à leurs clients. D’où cette convoitise renouvelée des États-Unis du côté de Kirkouk.
Kirkouk tombera-t-elle à nouveau entre les mains des terroristes?
« Les forces irakiennes sont entièrement disposées à contrer toute éventuelle attaque dans la région de Makhmour », affirment des sources proches de la Résistance irakienne. Mais la mission des Marines US n'en reste pas là.
Et d’ajouter : « Un autre objectif que suivent les forces de Barzani et les Américains est la déstabilisation de la route Bagdad-Dohuk qui traverse d’une part le nord de la province de Salah ad-Din et de l’autre le sud de la province de Ninive. »
Si les terroristes de Daech réussissent à se réorganiser dans certaines régions du Nord, les responsables américains auront un prétexte pour maintenir, voire renforcer leurs troupes dans cette région irakienne riche en ressources pétrolières, alors même que le Parlement irakien évoque la perspective d'un retrait US d'Irak.
Les Hachd anticipent
Pour contrer ce plan, les forces irakiennes poursuivent leurs opérations militaires contre les cellules dormantes du groupe terroriste Daech dans le centre et le sud-ouest de la province de Kirkouk y compris à Hawija, à al-Bassal et à al-Riyad.
Dans le nord-ouest de la province de Kirkouk, nombre de terroristes de Daech ont lancé une attaque d’envergure contre une position des forces de la 16e Brigade des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) dans la région de Dibbis. L’attaque n’était pas la première du genre en un mois.
Selon les sources sur place, les Hachd al-Chaabi ont immédiatement repéré les agissements des terroristes de Daech dans cette région et ont finalement réussi à repousser l’attaque à l’issue des heures d’intenses affrontements. Les mêmes sources réaffirment qu’un certain nombre de terroristes de Daech ont été abattus et d’autres blessés. Le reste du groupe terroriste a pris la fuite. Du côté des Hachd al-Chaabi, seul un combattant a succombé à ses blessures, subies au cours des affrontements.