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« Eisenkot, le général qui avait peur de la guerre »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un défilé militaire du Hezbollah à Beyrouth. ©Al-Manar

Au cours de la cérémonie d’adieu à l’armée israélienne, le désormais ex-chef d’état-major Eisenkot s’est vanté d’avoir un bilan plutôt honorable à la tête de l’armée. Les Israéliens ne sont pas de cet avis et à raison : alors qu’Eisenkot dit avoir réduit l’influence iranienne en Syrie sans s’être engagé dans une confrontation militaire directe avec ce pays, les Iraniens ont réussi à peser de tout leur poids sur l’équation militaire syrienne, y laissant ses marques indélébiles : l’armée régulière syrienne s’est dotée d’unités de combats asymétriques, de la capacité à fabriquer des armes et des missiles, de liens très solides qui l’unissent à l’axe de la Résistance. Quant à Gaza, Israël en est désormais à perdre toute bataille au bout de deux jours en lieu et place de plus d’un mois précédemment.

Dans deux jours, le général Eisenkot quittera son poste à la tête de l’état-major des forces armées israéliennes. Selon une analyse du site DEBKAfile, pendant les quatre ans de son mandat à la tête d’état-major israélien, Eisenkot a rendu le terrain favorable à l’introduction de « nouveaux concepts » dans la doctrine militaire du régime israélien.

De 2014 à 2018, il existait toujours des différends importants entre lui et les hauts commandants de l’armée. DEBKAfile souligne que durant les dix derniers mois, l’armée israélienne n’a rien obtenu de concret face au Hamas, qui a tiré des centaines de roquettes sur des cibles israéliennes, sans oublier les tirs d’obus de mortier ou les ballons incendiaires.

DEBKAfile souligne que pendant sa présence à la tête de l’état-major, l’armée israélienne n’a mené aucune opération frontale sur le front du Nord contre la Syrie ou le Hezbollah libanais. Pendant cette période, Eisenkot s’est contenté de quelques opérations secrètes, ce qui a eu un très mauvais impact sur le moral des commandants et des soldats israéliens.

Les experts israéliens estiment que les forces armées israéliennes ont perdu « l’avantage de la surprise ». DEBKAfile écrit : « Les experts iraniens des questions stratégiques ont toujours réussi à trouver une réponse adéquate à la doctrine militaire du général Eisenkot, tout à fait prévisible pour eux par le fait que cette doctrine était fondée sur l’absence de toute action. Cela a permis aux Iraniens d’acheminer facilement leurs convois d’armes jusqu’à l’armée syrienne et le Hezbollah libanais. »

Autre critique formulée contre Eisenkot : il n’encourageait pas suffisamment les jeunes recrues à adhérer aux unités de combat de l’armée ou aux forces spéciales, ce qui a eu une mauvaise conséquence sur la puissance des forces armées.  

DEBKAfile ajoute : « Après la guerre de 2006 contre le Liban il y a 13 ans, l’armée israélienne n’a participé à aucune guerre majeure. C’est pourquoi les militaires croient aujourd’hui qu’il n’y aura plus de guerre à l’avenir. C’est la raison pour laquelle l’ombudsman de l’armée israélienne, le général Yitzhak Brik, avait averti au mois de septembre que l’armée n’était pas du tout prête à la guerre. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV