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Al-Nosra menace désormais de reprendre le contrôle de l'autoroute Alep-Lattaquié

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des éléments terroristes de Hayat Tahrir al-Cham. ©AFP

Le coup ultra médiatique du président turc qui s'est refusé à recevoir le conseiller américain pour la sécurité nationale, John Bolton va-t-il apaiser la colère de l'État syrien et de ses alliés? Alors qu'à Idlib, on assiste toujours à des querelles de clocher entre al-Qaida (Al-Nosra) et les terroristes proches d'Ankara et que les agences d'information font état de "l'échec" des négociations entre le Front national de libération (al-Jabhat al-Wataniya al-Tahrir) et le Front al-Nosra (Hayat Tahrir al-Cham, HTC), al-Nosra a lancé, mardi 8 janvier dans la matinée, un assaut contre le sud d’Idlib, quitte à occuper six villages. À y voir de près, les terroristes d'al-Nosra occupent peu à peu le terrain perdu et se positionnent face à l'armée syrienne et à ses alliés, à Idlib, à l'ouest d'Alep et à Hama. 

Les soi-disant affrontements entre HTC d'une part et al-Jabhat al-Wataniya al-Tahrir, affilié à l’Armée syrienne libre (ASL), soutenu par la Turquie, d'autre part, sont entrés dans leur huitième jour. En effet, Hayat Tahrir al-Cham occupe une grande partie du Rif occidental du gouvernorat d’Alep, là où l'armée syrienne et la Résistance déploient le gros de leurs forces. À la lumière des récents événements, HTC a envoyé ses éléments vers la province d’Idlib, au sud-ouest d’Alep, afin de pouvoir l’occuper dans sa totalité.

Les voies menant à Maarat al-Nouman et Ariha bloquées

Les agences de presse turques décrivent des combats acharnés entre Qaïdistes et Fréristes : "par crainte des attaques de Tahrir al-Cham, les éléments terroristes d’Ahrar al-Cham et Suqour al-Cham, liés au Front national de libération, ont bloqué l’entrée de la ville de Maarat al-Nouman au sud d’Idlib. Ils ont barré toutes les routes menant à Maarat al-Nouman. Ainsi, la route Ariha-Maarat est la seule voie occupée par le Front al-Nosra, les autres étant fermées par des barrières. Mohammed Adib, porte-parole officiel du bureau d’information du Front national de libération a déclaré qu’après le déplacement des éléments d’al-Nosra vers les villes d’Ariha et Maarat al-Nouman, tous les chemins menant à Maarat avaient été bloqués". Or ce blocage, plutôt que de contrer l'avancée des terroristes d'al-Nosra, nuit aux forces syriennes et à leurs alliés, lors d'opérations militaires à venir. Mais il y a plus. 

Rejet de la dissolution d’al-Jabhat al-Wataniya al-Tahrir

L'ordre de dissolution des milices pro-Ankara venu du MIT a du mal à passer et les choses s'annoncent plus compliquées que prévues pour Ankara. Selon certaines dépêches, la dissolution d’al-Jabhat al-Wataniya al-Tahrir a été proposée, mais le porte-parole officiel de ce groupe terroriste, Naji Moustapha, a déclaré qu’il n’accepterait pas ce plan, sans manquer de menacer de combattre tout agresseur.

Des propositions ont également été présentées par d’autres groupes terroristes présents au nord-ouest de la Syrie selon lesquelles al-Jabhat al-Wataniya al-Tahrir et Tahrir al-Cham devraient résoudre leur différend.

Les affrontements entre le Front al-Nosra et les groupes terroristes affiliés au Front national de libération se sont poursuivis ces derniers jours au sud-est d’Idlib, aux alentours du district de Dar Ezza située dans la banlieue ouest d’Alep et dans le village d’Atme.

Échec des négociations entre le Front al-Nosra et le Front national de libération

Dans ce contexte, la chaîne de télévision Surya TV liée aux terroristes, a annoncé que les négociations entre al-Jabhat al-Wataniya al-Tahrir et le Front al-Nosra avaient commencé, mais ont fini par échouer. Cet échec a permis néanmoins aux terroristes nosratistes d'avancer. Le Front al-Nosra s’est emparé de la ville d’al-Artab après des pourparlers avec ses habitants, rapportent très curieusement les médias turcs, cherchant visiblement à occulter les complicités entre l'armée turque et les Qaidistes. Toujours est-il que les éléments du Front national de libération, à la solde d'Ankara, ont été transférés vers le Rif-nord du gouvernorat d’Alep, qui se trouve sous le contrôle d’Ankara.

Occupation des villages au sud d’Idlib par al-Nosra

Même scénario au sud d'Idlib : Suite à la débandade des éléments de Tahrir al-Cham des villages d’al-Naqir, Abdeen, Arinbeh, Stuh al-Deir, situés au sud d’Idlib, les terroristes d’al-Nosra y sont entrés. Les éléments d’Ahrar al-Cham ont fui les villages de Sfuhen et Tremla, après quoi Tahrir al-Cham s’est emparé d’eux. Pour de nombreux analystes, la Turquie se serait livrée à un jeu bien complexe qui ressemble d'ailleurs à celui mené par les Etats-Unis à l'est de la Syrie. En retirant les milices placées sous son commandement des localités situées à Alep et à Idlib, Ankara aide indirectement les terroristes proches de Riyad et de Washington (Al-Qaïda) à occuper des positions bien sensible. 

Al-Nosra a réussi ainsi à masser ses forces autour de la ville d'Ariha, sur la route Alep-Lattaquié, et a posé aux combattants d'Ahrar al-Cham et de Suqour al-Cham qui s'y trouvent l'ultimatum de quitter la ville dans les 48 heures. Ces derniers ne tarderaient pas à obtempérer et viendra alors le danger de la chute de la ville et partant, l'emprise des terroristes sur une partie considérable de la route entre Alep et Lattaquié. C'est un plus pour le camp atlantiste qui lorgne depuis bien longtemps du côté de Lattaquié et de la base aérienne russe qui s'y trouve. Il semble bien qu'outre les missions de reconnaissance occidentales qui se multiplient autour de Hmeimim le camp atlantiste pense aussi à s'y rapprocher par voie terrestre. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV