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Zoom Afrique du 8 janvier 2019

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Mali : les bases au Sud et les peuls au Nord

Dans ce numéro de Zoom Afrique :

L’actualité en Afrique :

  • Sénégal : accroissement de 1,5 % de l’emploi salarié en novembre ;
  • Le Ghana se dote d’institutions pour canaliser les dérapages budgétaires ;
  • Réouverture d’un nouveau poste-frontière entre l’Éthiopie et l’Érythrée ;
  • Le Tchad condamne la tentative de coup d’État au Gabon.

 

Les analyses de la rédaction :

Gabon

Au Gabon, la tentative de coup d’État de ce 7 janvier a visiblement échoué. La vie a repris son cours normal, à l’exception d’une chose. La France montre une inquiétude particulière quant à la situation qui prévaut au Gabon. D’ailleurs, certains médias ont fait part de l’arrivée de trois avions militaires militaires français qui auraient atterri à Libreville, mais la confirmation de la part des autorités françaises n’a pas encore été donnée. Le Quai d’Orsay a condamné cette tentative de coup d’État ainsi que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Dans la foulée, Paris a exhorté ses ressortissants à limiter leurs déplacements dans la capitale. Du côté gabonais, le porte-parole du gouvernement a affirmé qu’il s’agissait de cinq « plaisantins » qui s’étaient emparés du siège de la télévision, à l’aube, pour diffuser un appel au soulèvement contre les autorités, puis avaient été rapidement neutralisés. « Quatre ont été arrêtés et un est en fuite », avait-il assuré. Ces putschistes se disaient appartenir à un groupe appelé Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon. Beaucoup d’experts ont affirmé n’avoir jamais entendu le nom de ce mouvement auparavant. Ce semblant de coup de force contient-il un message, et si oui à qui est-il adressé ?

La France a envoyé un contingent de 110 soldats français dans le courant du mois de novembre dans la capitale gabonaise à bord d’un avion spécial. Ils avaient été dirigés vers le camp Charles de Gaulle, la base militaire française à Libreville. L’arrivée de ces militaires a suscité en soi pas mal d’interrogation. Les interrogations ne s’arrêtent pas là. Parallèlement aux agissements français, le président Donald Trump a indiqué qu’il avait posté 80 militaires au Gabon pour protéger les intérêts américains en cas de troubles à l’annonce du résultat des élections en RDC.

Depuis un certain temps, Washington cherchait un prétexte fiable aux yeux de la communauté internationale pour envoyer des troupes se positionner au Gabon. La dernière tentative américaine de pénétrer au Gabon remonte en novembre 2018, lorsque Washington avait mis à l’index le Gabon pour le trafic d’êtres humains. Les États-Unis avaient même été jusqu’à recourir à la menace, en affirmant que le Gabon pourrait perdre le vote des États-Unis et d’autres États membres du bureau du FMI dans le cadre d’une nouvelle sollicitation d’aides financières. La tentative a échoué, car le président gabonais, Ali Bongo, s’était tourné vers la Chine et même la Russie. Voilà que la RDC est devenue le prétexte idéal pour Washington afin de pénétrer militairement au Gabon.

Peut-on lier ce putsch manqué à la présence militaire américaine dans le pays ? Quoi qu’il en soit, contrairement à la Chine, à la Russie ou même à l’Inde, les États-Unis et la France ont particulièrement besoin d’instabilité dans les pays aussi bien du Moyen-Orient qu’en Afrique pour pouvoir s’implanter militairement.

Côte d’Ivoire

L’ex-chef de l’État ivoirien aurait instruit ses partisans depuis la prison de la CPI, par l’entremise du secrétaire général de son parti, Assoa Adou, de s’engager avec les partis de la gauche, dans le cadre d’une éventuelle plate-forme de l’opposition, pour se renforcer. Laurent Gbagbo a pris cette décision, après une profonde analyse de la situation socio-politique, pour, selon son porte-parole, prévenir toute forme d’instabilité auquel le pays est exposé et mettre fin à la souffrance du peuple de Côte d’Ivoire. Un peuple, souligne-t-il, qui a soif de la « réconciliation vraie et sincère ». « Le président Laurent Gbagbo, président du Front populaire ivoirien, a instruit l’ensemble de la direction du Parti à aller vers les partis politiques de gauche pour se renforcer et approprier davantage la problématique de la Réconciliation nationale, gage de la stabilité et d’une paix durable en Côte d’Ivoire », a rapporté l’ancien ministre, Assoa Adou. C’est ce qui importe pour le peuple ivoirien.

L’ex-­­président ivoirien, Laurent Gbagbo, toujours retenu par la CPI, sans avoir réussi à réunir les preuves de s­­a détention, a dénoncé dans son livre « Pour la vérité et la justice » la politique néocoloniale du gouvernement français, qui empêche les peuples du pré carré français en Afrique de vivre pleinement leur indépendance.

Ce qui m’a amené ici, c’est le vieux débat pour l’émancipation du cadre ancien imposé en Afrique par la Constitution française de 1958 ; en fait, la bataille pour l’indépendance réelle…

L­­­­­­a France a gardé la main sur les affaires politiques avec des ingérences constantes dans les affaires politiques du pays et l’armée, avec entre autres la création du G5 Sahel, le déploiement de militaires et de bases sur le continent, mais aussi avec la monnaie qu’est le FCFA, qui provoque la centralisation de toutes les transactions financières auprès de la Banque de France. C’est de cette manière-là que la France garde un monopole sur les pays africains. Et c’est aussi comme cela que l’Hexagone affirme son rôle de puissance internationale. En bref, ce qui s’est passé en 2011 en Côte d’Ivoire est issu de ce comportement de colon arrivant en terre conquise, adopté par Paris.

L’ex-président Gbagbo en a d’ailleurs fait les frais. Il a subi les foudres de l’armée et de l’État français avant d’être destitué par celui-ci après des élections, puis pour être emprisonné à la CPI en dehors de tout cadre légal. Selon certains médias, un document confidentiel de la diplomatie française a révélé que la Cour pénale internationale a demandé en avril 2011 de garder prisonnier le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, sans mandat d’arrêt ni saisine de la CPI. La CPI a donc suivi les demandes du Quai d’Orsay à la lettre. ­En 2010, la France de Sarkozy, un ami intime d’Alassane Ouattara, a affirmé que l’élection présidentielle opposant Gbagbo, président sortant, à Ouattara s’était passée dans de bonnes conditions et que Ouattara l’avait remportée. En réalité, les chiffres étaient visiblement truqués dès le premier tour par la Commission électorale indépendante (CEI), qui était contrôlée par le parti de Ouattara, ce qui à l’époque n’a jamais été précisé par les médias occidentaux. De plus, le problème de nationalité du président Ouattara n’a non plus jamais été évoqué par les médias mainstream.

En bref, le président ivoirien Alassane Ouattara ne se représentera pas aux élections présidentielles de 2020, mais par contre, vu les dispositions militaires qu’il a prises ces derniers temps, se préparerait un éventuel retour de l’ex-président Laurent Gbagbo.

Mali

Au Mali, suite aux troubles qui ont été provoqués par les occupants dans le centre du pays contre la communauté des Peuls, que certains Maliens qualifient d’ailleurs de génocide, une décision a été prise, celle de déployer une base militaire à Kolongo. Si cette base visait à abriter l’armée nationale, on aurait raison de s’en réjouir, mais il ne faut pas oublier que l’armée malienne est bien ligotée par la force Barkhane. Ces violences se sont déplacées du nord vers le centre, ce qui veut dire que la force d’occupation étend son champ d’action. Pour arriver à ses fins, la force d’occupation a instauré un facteur qui n’a jamais existé auparavant dans le pays : de soi-disant tensions intercommunautaires ou même interreligieuses. Pour rappel, le 1er janvier, le village de Koulogo voyait ses civils massacrés par des hommes armés encore non identifiés à ce jour, qui s’en sont pris aux populations et à leurs biens. Cette attaque a conduit à la mort de 37 personnes, l’incendie des cases et des maisons, ainsi que des animaux et des greniers calcinés. Le 4 janvier, le chef de l’État malien, Ibrahim ­Boubakar Keita, s’est rendu sur le site avec une forte délégation, où il a annoncé des mesures pour prévenir d’éventuelles autres tragédies. Il a ensuite été se recueillir sur la tombe des 37 victimes. Depuis l’opération héliportée du présumé terroriste Amadou Koufa, organisée par la DGSE française, les tueries se sont multipliées dans le Centre. L’opération visait essentiellement à donner l’opportunité aux groupes armés de se renforcer et se réarmer afin de mettre en œuvre le plan occidental qui consiste à démembrer le grand Mali­­­­.

De soi-disant frictions sont constamment rapportées par les médias mainstream, mais les informations concernant les auteurs, les revendications ou même les résultats des enquêtes sont toujours aussi flous. Il semblerait que la volonté de l’occupation consiste à saper tout effort venant de l’État et de l’armée. La solution ? Pour faire face à la situation, ce sont les Maliens eux-mêmes qui devront se réorganiser et monter une résistance pour rétablir la sécurité et aussi contrer les plans d’entités exogènes au continent, qui travaillent en même temps au démembrement du Mali. Dans un précédent numéro de Zoom Afrique, l’idée a été émise que la réalisation d’une fédération du Mali avec « l’Azawad » expliquerait en effet et en grande partie les massacres des Peuls. Les colonisateurs ne font plus un secret de leur volonté de créer un État regroupant Maures de Mauritanie et Touaregs du Mali au sein de l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS).

Le déploiement d’une nouvelle base militaire dans le centre du pays suit aussi le déplacement du QG du G5 Sahel de Sévaré, à Mopti, vers la capitale Bamako. Ainsi les bases militaires se retrouvent toutes dans la partie sud du pays. Ce serait l’une des raisons pour laquelle ces attaques ont lieu contre la communauté des Peuls, car les puissances qui cherchent à embraser le centre du Mali veulent avant tout l’exode ou même la disparition des Peuls.

Ce grand complot mis en place contre le Mali met en danger la ­souveraineté et l’unité du pays, mais la population n’est pas prête à se laisser faire. La résistance est en place et s’accroît de plus en plus pour faire face à ce projet et le faire capoter.
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV