Deux ans de Trump à la tête de la Maison-Blanche, marqués par de nombreuses décisions "inouïes" prises dans le sens des intérêts stratégiques israéliens, n'auront visiblement pas suffi à convaincre Tel-Aviv: " Les politiques et décisions du président américain Donald Trump, dont l’arrivée au pouvoir avait suscité tant d’espoir en Israël commence à retourner contre ce dernier en dépit de toutes les apparences, constate un diplomate sioniste, cité par Al-Monitor.
Dans un article intitulé « Comment les hautes autorités israéliennes traitent un Trump imprévisible ?», Al-Monitor se réfère à des sources diplomatiques israéliennes anonymes qui reconnaissent de vives inquiétudes israéliennes quant aux politiques du président américain Donald Trump à l'encontre d'Israël.
« Le président Donald Trump marquera ce mois deux ans à la Maison-Blanche, un jalon qui semblait une aubaine à l'époque aux yeux du Premier ministre Benjamin Netanyahu et son parti Likoud. Or une question se pose d'emblée : leurs attentes sont-elles satisfaites? S'il est vrai que les déclarations incendiaires américaines aux Nations Unies en faveur d'Israël ont mis du baume au cœur de ce dernier, déclarations combinées à une visite du président US particulièrement réussie en mai 2017 et au retrait de Trump de l'accord nucléaire avec l'Iran ainsi qu'au transfert de l'ambassade américaine à Qods, l'euphorie n'a été que de courte durée. Ces six derniers mois, les répercussions de la politique israélienne de Trump sont tombées, laissant perplexes la diplomatie israélienne, les milieux militaires et le renseignement israéliens qui ne comprennent presque plus rien des tergiversations américaines, ajoute Al-Monitor citant la source israélienne.
"À vrai dire, la politique de Trump reprend celle d'Obama, à cette différence près que son style et des moyens sont différents. Obama cherchait à investir le moins possible au Moyen-Orient, et Trump en fait autant. C'est un principe qui n'a pas changé et ne changera pas. La vraie différence réside dans ces missiles Tomahawk qu'Obama a évité de tirer sur les cibles syriennes mais que Trump a osé tirer".
Et le journal d'ajouter : " Il est vrai qu’Israël n'est pas à l'aise et a du mal à accepter le retrait américain de la Syrie. En effet, la présence américaine en Syrie rassurait Israël du point de vue à la fois diplomatique et psychologique. La présence US contre à la fois l’influence de la Russie et de l’Iran en Syrie. D’où les efforts de Netanyahu pour obtenir un report voire une annulation du retrait US. Mais la Syrie, n'est pas la seule source d'inquiétude israélienne. La source diplomatique israélienne affirme que la politique palestinienne de Trump ne servait non plus les intérêts d’Israël. Le transfert de l'ambassade US de Tel-Aviv à Qods a déclenché un spiral de violence qui déborde Gaza pour toucher désormais la Cisjordanie. Cette politique a fait de Mahmoud Abbas notre ennemi. Le président palestinien a perdu toute confiance dans le processus de paix ".
#Washington a fini par reporter la publication du « Deal du siècle »https://t.co/LkNgQWDYTJ pic.twitter.com/yQY17kViBo
— Press TV Français (@PresstvFr) January 6, 2019
Plus loin l'article se penche sur le cas "iranien" : "Puis il y a par ailleurs le nucléaire iranien. Une autre source liée au ministère israélien des Affaires militaires estime que le retrait américain de l'accord nucléaire a été accueilli en Israël avec un grand enthousiasme. Mais les effets concrets manquent à l'appel et les événements prennent une tournure plutôt inquiétante. Les services de renseignement israéliens, qui avaient légèrement relâché leur attention sur l’Iran dans le but de surveiller la présence iranienne en Syrie, viennent de rétablir leurs ressources et se focalisent sur le nucléaire iranien. Puisque l'Iran est de plus en plus poussé à l'extrême par les décisions prises à Washington".
Et Al-Monitor conclut son analyse en citant une source de sécurité israélienne haut placée qui s'exprime sous couvert d'anonymat : "Notre grande crainte est que Trump finisse par perde son intérêt à un moment donné et dire qu'il a rien à cirer de l'Iran et de son nucléaire et que les Iraniens peuvent faire tout ce qu'ils veulent, comme ce qu'il vient de dire au sujet de la présence iranienne en Syrie. Israël devra se préparer à une telle perspective. Après tout, Trump nous a habitués à toute sorte de surprise".