Le Premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, a donné des explications sur la visite en catimini du président américain, Donald Trump dans une base militaire près de Bagdad, qui avait provoqué la colère des Irakiens.
Abdel Mahdi a souligné que la visite avait eu lieu avec le préavis du gouvernement irakien et que la base aérienne al-Asad sur laquelle s’est rendu Trump mercredi soir était « une base à 100 % irakienne ».
La visite de Trump à la base a duré deux heures sans que celui-ci se rende à Bagdad. Voici de quoi provoquer la colère des législateurs irakiens qui ont réagi en demandant l’expulsion des troupes américaines en réponse à ce qu’ils estiment être un voyage non annoncé.
Abdel Mahdi a déclaré, dimanche 30 décembre, lors d’une conférence de presse qu’il n’y avait pas de base américaine en Irak, mais uniquement des bases irakiennes où des troupes américaines sont installées.
« Certains disent que Trump s’est rendu dans une base militaire américaine en Irak, mais ce n’est pas le cas. Les États-Unis n’ont pas de base militaire en Irak. Toutes les bases militaires sont irakiennes. Cependant, des forces américaines et non américaines sont présentes dans certaines parties de ces bases », a précisé le Premier ministre irakien.
En réponse aux critiques dans les milieux irakiens contre la visite secrète de Trump, Abdel Mahdi a affirmé que les Américains nous avaient en fait « informés le matin même du jour où Trump était sur le point de se rendre en Irak et que nous l’avons salué ».
Cependant, « nous avons posé deux conditions préalables : l’une étant qu’il vienne comme tout dirigeant étranger, avec des réceptions et des réunions officielles, et l’autre, quelques sujets limités doivent être spécifiés pour les négociations compte tenu de la brièveté de la visite ».
Les Américains ont toutefois déclaré que Trump ne prévoyait pas se rendre ailleurs que sur la base. « Nous avons répondu qu’il serait impossible pour le Premier ministre et la délégation qui l’accompagne de se rendre à la base d’al-Asad ».
Selon Abdel Mahdi, les Américains ont déclaré qu’il était impossible de modifier le calendrier, proposant une discussion téléphonique entre les deux dirigeants.
« Certains parlent de l’existence d’un accord sur le statut des forces (SOFA) entre les États-Unis et l’Irak, alors que nous n’avons pas un tel accord avec les États-Unis ni avec aucun autre pays sur la base duquel le chef d’un gouvernement ou son commandant des forces armées peut visiter leur base sur le sol irakien [sans coordination ni autorisation] », a-t-il ajouté.
La récente visite en Irak du président américain a doublé la vague de protestations des hommes politiques irakiens. Des protestations qui fusent depuis que Trump a annoncé très clairement qu’il n’envisageait pas de retirer ses troupes d’Irak, depuis où, il envisage d’intervenir en Syrie au besoin.