En échange de leurs aides militaires faramineuses à Israël, les États-Unis attendent une obéissance absolue à leur allié israélien. Toutefois, pour protéger cet allié, les États-Unis "se sont, toujours, donnés beaucoup de peine", selon le général Mattis.
Le secrétaire à la Défense sortant des États-Unis James Mattis a rejeté une demande du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui avait appelé les États-Unis à assouplir les termes d'un accord de 500 millions de dollars sur la vente d’armes entre Israël et la Croatie, torpillant ainsi le contrat avant même qu’il ne soit signé.
Un responsable israélien a déclaré à la chaîne de télévision Channel 10 et au site web Axios qu’Israël envisageait de vendre à la Croatie 12 de ses avions de combat F-16, équipés de systèmes optimisés, mais « les États-Unis ont demandé à Israël d’enlever les systèmes qu’il avait installés sur les F-16 américains avant de les vendre à la Croatie ».
« La Croatie a annoncé que le contrat serait annulé si elle ne parvenait pas à se procurer les versions "améliorées" par Israël des F-16», a ajouté le responsable israélien qui a requis l’anonymat.
Selon la même source, « Benjamin Netanyahu s'était entretenu avec James Mattis il y a environ deux semaines avant que celui-ci ne remette sa lettre de démission au président américain Donald Trump. James Mattis a dit à Netanyahu qu'il ne lui était pas possible de changer les conditions, affirmant que les États-Unis se donnaient généralement beaucoup de peine pour aider leur plus proche allié au Moyen-Orient ».
« Pour des raisons que nous ne comprenons pas bien, les Américains ont durci leurs conditions. En pratique, le contrat de vente de F-16 avec la Croatie est mort et nous ne pensons pas qu’il soit possible d’obtenir un contrat qui concilierait les conditions des États-Unis d’une part et les exigences croates de l’autre », a réaffirmé le responsable israélien.
Et d’ajouter : « Suite à la réponse négative de Mattis à Netanyahu, Israël devra présenter ses excuses à la Croatie pour l’annulation du contrat».
Ni le bureau de Netanyahu, ni le département d’État américain, ni le Pentagone n’ont réagi à cette nouvelle.
Pour pouvoir vendre des avions à une tierce partie telle que la Croatie, Israël a besoin de l'approbation des États-Unis qui octroient chaque année des milliards de dollars d'aide à leur allié israélien.
En octobre, un programme d'aide militaire historique, signé en 2016 entre les États-Unis et Israël, est entré en vigueur. Ce programme permet à Israël de se procurer d’un total de 38 milliards de dollars de financement militaire américain au cours de la prochaine décennie.
L'accord, signé sous le mandat de l'ancien président américain Barack Obama, est le plus important accord d'aide militaire jamais signé entre les deux parties. Il couvre la période allant de 2019 à 2028.
En plus de cette aide historique de 38 milliards de dollars, le Congrès américain a approuvé, en mars 2018, un budget record de 705 millions de dollars alloué aux programmes antimissiles d’Israël pour 2018.