Le royaume saoudien a fait état ce jeudi 27 décembre de plusieurs nominations au sommet du pouvoir.
Selon les sources saoudiennes, le roi Salmane a mis fin aux fonctions de plusieurs hauts responsables saoudiens, notamment Adel al-Joubeir, qui a été démis de ses fonctions de ministre des Affaires étrangères.
L’ancien ministre des Finances, Ibrahim al-Assaf, a été nommé ministre des Affaires étrangères, devenant ainsi la deuxième personne n’étant pas membre de la famille royale à accéder à ce poste.
Al-Assaf avait déjà été arrêté en novembre 2017 par le régime saoudien lors d’une purge menée par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Il a ensuite été relâché en janvier 2018.
Ces nominations font partie d’un remaniement ministériel annoncé dans une série de décrets royaux.
Par ailleurs, les sources d’information font état de grands changements au sein du Conseil des affaires politiques et de sécurité, présidé par MBS. Abdullah ben Bandar ben Abdul Aziz a été ainsi nommé ministre de la Garde nationale, Turki Shabbaneh ministre des Médias, et Hamad Al-Sheikh ministre de l’Éducation.
Faisal ben Khalid a été remplacé par Turki ben Talal en tant que gouverneur de la région d’Assir. Badr ben Sultan l’a été par Faisal ben Nawaf au poste de gouverneur de la région de Jawf. Musa'ad al-Aiban a été nommé conseiller à la sécurité nationale. Abdulaziz ben Turki al-Faisal a pris la place de Turki al-Sheikh à la présidence de l’Autorité des sports, tandis que Turki Al Cheikh a été nommé président de l’Autorité du divertissement.
Turki Al Cheikh est considéré comme le bras droit du prince héritier saoudien.
Le remaniement au sein du gouvernement saoudien intervient alors que de nouvelles évolutions se déroulent dans la région, que de nouvelles alliances se forment et que Riyad se retrouve partout en position de faiblesse.
Le président américain a annoncé le 19 décembre le retrait des militaires US de Syrie et cela malgré les demandes de Riyad.
Après avoir subi un échec retentissant lors de sa guerre brutale contre la ville portuaire de Hudaydah, l’Arabie saoudite s’est vue contrainte à entamer des pourparlers de paix avec la délégation d’Ansarallah en Suède.
Riyad a fait tout son possible pour renverser le président syrien Bachar al-Assad et son gouvernement légitime en soutenant les groupes terroristes. Mais maintenant, après sept ans, le principal allié de l’Arabie saoudite dans ses aventures régionales, le gouvernement émirati, vient de rouvrir son ambassade à Damas.
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Depuis l’assassinat du journaliste saoudien le 2 octobre dans le consulat de Riyad à Istanbul, attribué au prince héritier, MBS est lâché par certains alliés. Au cours du sommet du G20 en Argentine, le prince héritier saoudien n’a été accueilli que par le président russe Vladimir Poutine. L’accueil réservé par Poutine était très chaleureux, comme l’ont remarqué les médias internationaux.
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Récemment, la Russie a mis en garde les États-Unis contre toute ingérence dans la succession royale saoudienne par la voix de l’envoyé spécial de Vladimir Poutine au Moyen-Orient, Mikhaïl Bogdanov. La Russie apporte ainsi de manière indirecte son soutien à MBS, objet d’une vive critique internationale après le meurtre sordide du journaliste Jamal Khashoggi en Turquie.
Dans les jours et mois qui viennent, la région du Moyen-Orient sera peut-être témoin d’un revirement de la politique saoudienne, dont le remaniement d’aujourd’hui ne serait que le premier pas.
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