Dans ce numéro de Zoom Afrique :
L’actualité en Afrique :
– 40 ans de Mission médicale chinoise en Centrafrique.
– Niger : début du championnat national de lutte à Tillabéry.
– Togo : Contour Global passe désormais à 100 % au gaz naturel.
– Cuivre : le chinois Zhejiang Huayou revoit à la hausse ses ambitions en RDC.
Les analyses de la rédaction :
– Génocide rwandais : ordonnance de non-lieu, les réelles raisons ? Réponse avec Luc Michel, géopoliticien.
– Côte d’Ivoire : pourquoi la France a-t-elle aidé Ouattara à évincer Gbagbo ?
Laurent Gabgbo, l’ex-président ivoirien est incarcéré au quartier pénitentiaire de la CPI à Scheveningen à La Haye depuis le 30 novembre 2011. Une affaire qui continue à diviser la Côte d’Ivoire dans la mesure où la population n’a toujours pas dirigé l’intervention militaire de la France pour arrêter dans sa chambre du palais présidentiel Gbagbo et son épouse et le faire monter à bord d’un avion et le livrer à la CPI. La France a bénéficié évidemment du soutien de plusieurs pays de la région et de la complicité des Nations unies. Dans un livre entretien coécrit par l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et le journaliste français François Mattei, Gbabgo révèle la réalité sur son affaire : « Après le refus de la France de nous aider en 2002, contre les rebelles qui nous avaient attaqués, je ne voulais plus de ces accords de défense qui avaient prouvé leur inutilité et même leur nocivité. »
En 2004, le gouvernement français a accusé Gbagbo d’avoir fait tirer par son aviation sur une position militaire française installée dans un lycée à Bouaké, faisant 9 morts et 38 blessés parmi les soldats français.
Il semble aujourd’hui que ce bombardement n’ait jamais été ni souhaité ni décidé par Laurent Gbagbo, et qu’il y ait eu une manipulation par des officiels français afin de pousser le président ivoirien à la faute et justifier ensuite une intervention militaire contre l’État ivoirien.
Du point de vue des Français, Gbagbo avait le tort d’être socialiste et d’être arrivé au pouvoir sans passer par les réseaux franco-africains. Le patronat français s’inquiétait aussi de voir les entreprises de l’Hexagone perdre leurs positions privilégiées au profit des Chinois...
– Mali : le Qatar livre des véhicules blindés à l’armée, la France est choquée !
Au Mali, les choses ne semblent pas aller du tout dans le sens souhaité par la force d’occupation française. Après l’annonce du retrait US de Syrie et les inquiétudes qu’a suscitées cette annonce au sein des milieux liés à la force Barkhane quant à un possible retrait US du Sahel, une nouvelle information tombe qui ne devrait pas tellement réjouir l’occupation française.
Un site d’information français proche du renseignement de l’armée, Opex360, vient de faire état avec inquiétude de la livraison par le Qatar de 24 véhicules blindés aux forces armées maliennes. La France aurait évidemment souhaité que cette monarchie du golfe persique livrât ces véhicules non pas à l’armée nationale malienne mais au G5 Sahel ou en d’autres termes à la France. Eh bien, cela ne s’est pas passé comme ça.
En effet, la France, qui à son habitude s’ingère dans les pays africains sous prétexte de lutter contre le supposé terrorisme, garde aussi en travers de la gorge la visite en décembre 2017 de l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, à Bamako, où il a assuré le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, du soutien de Doha et de sa « totale disposition à accompagner le Mali dans ses efforts de consolidation de la paix et de la stabilité ainsi que de renforcement de la résilience et de reconstruction post-crise ». Bizarrement, le Qatar n’a pas choisi de frapper à la porte de la France pour demander la permission de s’engager au Sahel et c’est cela qui inquiète Paris. Opex360 souligne les bonnes relations que le Qatar entretient avec « l’Iran chiite » et voit dans le geste de Doha un défi lancé à Riyad, qui lui s’est engagé aux côtés de la France et du G5 Sahel. De plus, ces 24 véhicules blindés que Doha a envoyés à Bamako y sont arrivés à bord de trois avions militaires de transport C-17 des forces aériennes qataries...
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