Moins d’une semaine après l’annonce de la décision de Washington de retirer les forces américaines de Syrie, le membre du Conseil d’al-Anbar, Farhan al-Dilaimi, a fait part de la construction par les États-Unis de deux bases militaires dans cette province près de la frontière avec la Syrie, et ce alors que le président américain, Donald Trump, avait annoncé le 19 septembre que les forces américaines sortiraient dans les mois suivants de Syrie.
Après la diffusion de l’information selon laquelle les États-Unis ont l’intention de retirer leurs troupes de Syrie, on entend des bruits de couloir sur un transfert des forces américaines en Irak, malgré les autorités irakiennes.
« Une base a été construite au nord d’al-Ramaneh dans la ville d’al-Qaem à la frontière avec la Syrie, à 360 kilomètres à l’est d’al-Ramadi, chef-lieu de la province d’al-Anbar, et une autre à l’est de la ville d’al-Rataba à 310 kilomètres à l’est d’al-Ramadi, à moins de 100 de la frontière syrienne », a ajouté al-Dilaimi.
La ville d’al-Rataba a une importance cruciale pour l’ouest d’al-Anbar. Elle est située à l’intersection des trois points de passage d’Arar, frontalier avec l’Arabie saoudite, de Taribil, frontalier avec la Jordanie, et d’al-Walid, frontalier avec la Syrie.
Selon al-Dilaimi, l’objectif de la construction de ces deux bases est d’aider les forces irakiennes à prendre le contrôle des frontières irakiennes en vue d’empêcher les daechistes de s’infiltrer dans les villes libérées.
« Des dizaines de militaires américains sont déployées dans ces deux bases où se trouvent également plusieurs drones, équipements et engins militaires », a-t-il indiqué.
Ni le gouvernement irakien ni aucun commandant de l’armée américaine ne se sont encore prononcés là-dessus. Ces deux bases portent à quatre le nombre de bases américaines dans la province d’al-Anbar, s’ajoutant aux bases d’al-Habaniya, située à 30 kilomètres à l’est d’al-Ramadi, et d’Aïn al-Assad dans la localité d’al-Badadiyah, à 90 kilomètres à l’ouest d’al-Ramadi.
Depuis la formation de la coalition américaine en 2014 pour lutter prétendument contre Daech, plus de 5 000 militaires américains ont été déployés en Irak.
En décembre dernier, le gouvernement irakien a annoncé avoir vaincu Daech. Depuis lors, la présence des forces américaines en Irak est devenue une question politique controversée dans ce pays.
Lors des précédentes élections, en mai dernier, les mouvements politiques opposés à la présence américaine en Irak ont obtenu plus d’une centaine sur les 329 sièges du Parlement.
Certaines autorités américaines ont demandé le retrait total des militaires américains de leurs pays tandis, que d’autres étaient d’avis qu’un nombre limité de conseillers militaires devaient rester dans le pays.