Dans ce numéro de Zoom Afrique :
Mali
La fondation FAFEDE, qui a débuté en Côte d’Ivoire sous le gouvernement d’Alassane Ouattara, s’installe maintenant au Mali. Cette structure dédiée à l’entrepreneuriat et au développement économique en Afrique s’étend au Mali après s’être installée dans plusieurs pays à savoir : Madagascar; Burkina Faso; Niger; Mauritanie; Ghana.
Dr Samuel Mathey, président de ladite structure était à Bamako pour apporter son expertise. Il s’y est rendu pour la formation de la « première vague » et des premiers formateurs maliens sur le thème: « comment Entreprendre à Zéro Franc (EZF) ». Ce sont au total 100 EZF et 20 formateurs maliens qui ont été initiés durant ces jours. Selon les témoignages recueillis des participants, cette formation a été un instrument transformateur de mentalité et d’ouverture d’esprit sur tout ce qu’ils peuvent faire par eux-mêmes. Dans la conjoncture actuelle des choses au Mali, cette structure aurait un but bien précis. Le Mali est enclin à une volonté de démembrement de la part de l’Occident. Ce qui fait que ce genre d’organisme se met en place pour pouvoir donner une indépendance économique aux différentes régions dans lesquelles cette structure ira s’installer. Personne ne sait exactement d’où proviennent les fonds, ou plutôt qui finance cette structure ? Une manière de remplacer les initiatives des gouvernements concernés et en plus de cela, avoir la possibilité de pouvoir s’étendre dans plusieurs pays du continent en lançant des startups et des entreprises gratuitement.
L’un des buts de cette initiative aurait pour but de lancer certaines parties du pays économiquement et indépendamment du reste du territoire. La population malienne, quant à elle, continue sans relâche de montrer son opposition à ce genre de plan de démembrement qui met en danger la souveraineté et l’intégrité de leur pays en danger.
Niger
Un petit fait divers qui sert la cause des grandes puissances qui visent à discréditer des armées nationales au Sahel. Au Niger, la mort dans un camp d’instruction de Niamey d’un jeune élève officier suscite beaucoup d’interrogations. Ses parents et amis devaient manifester pacifiquement, ce dimanche, pour exiger que la lumière soit faite sur les circonstances de cette mort, mais la mairie de la capitale a finalement interdit le rassemblement. L’affaire fait grand bruit et les gendarmes ont ouvert une enquête.
Selon le premier responsable de la ville de Niamey, la manifestation est interdite pour des raisons de procédures judiciaires ouvertes. Sitôt la mort de l’élève officier Thiombiano Talata Chamsoudine connue, la gendarmerie a été instruite pour ouvrir des enquêtes. Selon les propos de RFI, les gendarmes tenteraient de savoir si c’est une histoire de bizutage qui aurait tourné au drame.
En effet, c’est un corps sans vie qui a été présenté au médecin de l’hôpital général de référence de Niamey le 7 décembre 2018. Au vu des sévices corporels insupportables, dit-on, le médecin a pris soin de ne pas mentionner les causes du décès du jeune officier. Les premières sanctions administratives sont déjà tombées. Le chef de corps de l’école de formation des officiers a déjà été remplacé.
Dans la mort de ce jeune officier, qui revenait de Chine, il y a beaucoup de zones d’ombre, précisent des sources sécuritaires. Les conclusions de la gendarmerie sont très attendues par la hiérarchie militaire.
Le média a toutefois profité de l’occasion pour faire un lien avec les choses qui se passeraient au sein de l’armée nigérienne. En effet, la campagne de dénigrement des forces armées militaires nationales est toujours en cour. Une certaine incapacité est régulièrement relayée dans les médias mainstream, qui sont obligés de montrer sans cesse, de prétendues activités houleuses ou une incapacité de l’armée nationale africaine à instaurer la sécurité dans le pays concerné. Les défenseurs des droits de l’homme commencent par dénoncer certains actes au sein de l’armée, et les médias mainstream s’emparent directement de l’information. Suite à quoi, ce sont les gouvernements occidentaux qui prennent généralement des décisions comme envoyer des troupes militaires dans le pays, ou dans le cas du Niger, de multiplier les militaires étrangers. Alors que de multiples plaintes ont été enregistrées contre les militaires occidentaux et même contre les troupes de l’ONU sur le continent africain. Des faits graves comme des viols et des persécutions à l’encontre des populations africaines, et qui sont toujours entièrement classées sans suite.
Tchad
Deby réussira-t-il, de nouveau, à lancer une guerre contre la RCA si la France ne parvient pas à en chasser la Russie? C'est la piste explorée par Emmanuel Macron qui a réveillonné avec la Force Barkane au Tchad. Le président français n’a pas manqué de souligner l’importance de la coopération militaire entre les deux pays. Comme évoqué précédemment dans Zoom Afrique, l’une des discussions importantes que devait avoir le président français avec son homologue tchadien, c’est la situation en Centrafrique. Comme toujours, il est prétendu que la situation sécuritaire s’empire et qu’il est primordial d'agir. Étant lâché par les États-Unis dans sa reconquête de l’Afrique, il cherche désormais à renouer ses liens avec le Tchad et aussi avec la RDC pour faire diminuer l’influence russe en Centrafrique et au Soudan. Il y a beaucoup d’intérêt au niveau de l’Afrique Australe. Après avoir serré la vis à l’Afrique de l’Ouest, la France veut maintenant se pencher plus sérieusement sur le cas de l’Afrique australe. Les contrats relatifs à l’exploitation des ressources naturelles ont été souvent un prétexte de conflit dans certains pays africains. La RCA qui est un pays qui regorge également des ressources naturelles n’échappe pas à cette règle. Elle est située au centre de l’Afrique et a comme pays limitrophes le Cameroun, le Tchad, la République démocratique du Congo et le Soudan.
Les travaux d’exploration du pétrole centrafricain ont démarré en 1973 et furent réalisés par l’entreprise américaine CONOCO sur 14.700 km² dans le bassin de DOSEO et SALAMAT. D’après le résultat des travaux, 50% de la zone avaient un potentiel estimé à 10 milliards de barils. Ce gisement se trouve dans la zone frontalière tchado-centrafricaine au nord de la RCA. Ce gisement est partagé entre les deux pays, avec le gros du gisement situé en Centrafrique dans une faille inclinée en faveur de la RCA. La présence américaine en Centrafrique inquiète et dérange Paris qui exige de Bokassa leur départ. Bokassa traînant les pieds pour s’exécuter irrite Paris et se fait destituer par les troupes françaises en 1979. L’entreprise américaine CONOCO se retira de la République centrafricaine en 1985. Après la prise du pouvoir par le président Ange Félix Patasse après les élections de 1993, il s’est rapproché en 1999 d’une société basée au Texas qui est la propriété de M. Greenberg. Il offrira à ce dernier un permis de prospection d’une superficie de 55.000 km² moyennant une somme de 10.000.000 de dollars. Il rachète aussi au passage toute l’étude faite par CONOCO. C’est une belle opportunité pour M. Greenberg qui n’est qu’un courtier et qui n’a pas les ressources suffisantes pour explorer et exploiter ce gisement. En 2012 le président Bozizé a décidé de geler ce contrat et l’État centrafricain a récupéré ce bloc. Une rébellion s’installa dans le pays et M.Greenberg a été accusé d’avoir soutenu cette rébellion qui a renversé le président Bozizé en 2013 avec l’avènement de la coalition SELEKA.
La République centrafricaine souffre encore à ce jour des conséquences de cette crise qui continue de faire des victimes. En dehors de la position stratégique de la RCA, voilà l’une des raisons pour laquelle la France cherche absolument à récupérer son précarré en lançant un appel au secours au président tchadien Idriss Déby Itno. Le prochain sur la liste des nouveaux alliés de la France serait la RDC qui se trouve en plein milieu des élections présidentielles. De plus, avec la mise en place des codes miniers, la RDC de Joseph Kabila a déjà montré qu’une alliance avec la France ne l’intéresserait pas du tout. Étant donné que Kinshasa a déjà commencé par nouer des liens avec Moscou, le message est on ne peut plus clair. Mais tout dépendra des tentatives françaises de manipuler les élections en RDC pour ne pas laisser le dauphin de Kabila prendre les rênes du pays. Mais la France fait face à une forte résistance de la part des pays africains, et sans son allié de toujours, à savoir Washington la France sera-t-elle capable de faire face à la forte et croissante résistance africaine ?
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