Amer al-Fayez, membre de l’alliance parlementaire al-Binaa, vient de révéler ce dimanche certains détails de la conversation téléphonique d’hier entre le Premier ministre irakien, Adel Abdel-Mahdi, et le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo.
Selon Amer al-Fayez, cité par le site d’information de la chaîne Afaq TV, le Premier ministre Adel Abdel-Mahdi a rejeté les vives pressions de Washington pour obliger Bagdad à accepter le transfert des forces militaires US de Syrie en Irak sans l’aval du Parlement irakien.
Au cours de cette longue conversation téléphonique, les deux parties ont discuté de la situation sécuritaire de l’Irak et du retrait américain de Syrie annoncé par le président Donald Trump.
Hier, samedi, la presse irakienne a rapporté qu’Adel Abdel-Mahdi avait dit à son interlocuteur que les évolutions en Syrie et la nécessité d’une solution politique pour mettre fin au conflit dans ce pays avaient un impact direct sur la sécurité de l’Irak et de toute la région. Il avait souligné que les Irakiens s’opposaient à toute ingérence étrangère dans leurs affaires intérieures.
Par ailleurs, l’ancien ministre irakien de l’Intérieur, Baqer Jabr Soulagh, a déclaré pour sa part que les forces militaires américaines ont renforcé leur présence à Erbil (Kurdistan irakien) où elles sont stationnées sur une base de deux hectares.
Il a également fait état de la présence non déclarée des militaires américains à al-Ramaneh, dans une zone stratégique de la province d’al-Anbar, dans l’est du pays, près du champ de gaz d’Akkas.
Le conseil provincial d’al-Anbar a annoncé, dans un communiqué, que les militaires américains déployés dans le désert occidental de l’Irak n’ont pas encore quitté leurs bases près de la frontière syrienne. Or, il était prévu que ces forces quittent partiellement ces bases pour se déployer ailleurs ou qu’elles soient remplacées par de nouvelles unités.
Des députés du Parlement irakien ont demandé au Premier ministre d’annoncer, en sa qualité de commandant des forces armées, le nombre exact de soldats américains présents sur le territoire irakien.
La semaine dernière, après l’accord conclu par Téhéran, Moscou et Ankara, sous l’égide de l’ONU, sur la création d’un comité constitutionnel syrien, Washington a annoncé de manière surprenante sa décision de retirer 2 000 de ses soldats déployés en Syrie pendant une période de six mois. Cependant, certains observateurs estiment qu’il serait difficile de croire un réel retrait américain de Syrie étant donné la politique que Washington poursuit depuis plusieurs mois.
Dans ce cadre, certains analystes estiment que le transfert des militaires américains de Syrie vers des zones sûres (comme Erbil ou d’autres bases militaires américaines en Irak) serait une tactique pour mieux contrer l’axe de Résistance, surtout après l’annonce par le Pentagone du transfert vers Erbil des militaires déployés sur le territoire syrien.