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Al-Nujaba appelle les FDS à rendre leurs armes au gouvernement syrien

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des troupes américaines en Syrie. ©Reuters

Cinq jours après l'annonce du retrait US de Syrie, plus personne n'y croit tant sont multiples les contradictions que ce supposé retrait suscite : Si un premier contingent de forces US a quitté le nord est de la Syrie, c'est pour se redéployer dans le nord de l'Irak. Leurs agissements se multiplient d'ailleurs à Al-Anbar, à l'ouest irakien où les États-Unis viennent de se doter d'une nouvelle base de campement de troupe, à quelques lieux de la frontière syrienne.

Tout porte à croire que l'annonce du président US restera effectivement au stade de l'annonce et qu'elle vise surtout à rendre service aux "alliés" qui continuent à jouer le rôle que le maître US leur a réparti. Interviewé par JP, l'ex-ambassadeur israélien en Russie, Zvi Magen, va même jusqu'à qualifier de "Fake news", l'annonce de Trump , car "il s'agit du retrait potentiel de 2000 soldats US. Or les principales capacités militaires des États-Unis resteront intactes dans la mesure où elles se maintiendraient à travers la grande flotte US déployée en Méditerranée orientale tout comme via des bases multiples que le Pentagone détient tout autour". Bref les Américains pourront intervenir à tout moment en Syrie sans se soucier. D'où la réaction de la Résistance irakienne qui tout en tendant la main aux Kurdes de Syrie, voit à travers l'annonce du retrait US une nouvelle étape du plan de guerre américain contre la Résistance. 

Le porte-parole d’al-Nujaba, l'une des principales composantes des Hachd al-Chaabi (Unités de mobilisation populaire) a d'ailleurs appelé les Kurdes à rendre leurs armes à Damas et à s’éloigner des Américains.

Abou Wareth al-Moussaoui, porte-parole du mouvement al-Nujaba a demandé, samedi 22 décembre, aux Forces démocratiques syriennes (FDS) de rendre leurs armes au gouvernement syrien avant d’ajouter : « Le retrait des forces américaines et françaises de Syrie marque sans doute un début de victoire de l’axe de la Résistance et de l’échec de Washington. Mais la question qui se pose est celle-ci: quel sera le sort des troupes US qui disent vouloir quitter la Syrie? Où iront-elles? Seront-elles rapatriées ou vont-elles rejoindre leurs collègues dans les pays arabes ou africains? Vont-elles être redéployées en territoire irakien ?

Le porte-parole d’al-Nujaba souligne que "quelques 164.000 terroristes de diverses nationalités sont stationnés dans la base d’al-Tanf et bénéficient depuis 2016 du soutien logistique et financier des Américains. Est-ce que Washington va-t-il les envoyer en Afghanistan ou au Sinaï où il nourrit toutes sortes de milices terroristes ? Il n'est pas non plus exclu que les États-Unis envoient leur contingent syrien dans leur Ve flotte à Bahreïn d'où ils pourraient participer à la répression du peuple bahreïni".

« Les États-Unis ont jeté en pâture les FDS aux hordes de Daech. Après leur deal avec la Turquie, ils ont ainsi voulu se débarrasser des Kurdes en les engageant dans un conflit sans fin avec Daech et alors qu'ils ont retiré tout soutien aux Kurdes. Les Américains ont coupé leurs aides financières, militaires et de renseignement aux FDS. Ensuite, ils ont donné le feu vert à la Turquie pour les éliminer. La méthode est trop américaine et on la connait : les FDS connaissent à vrai dire le même sort que Massoud Barzani qui a été lâché par les USA, lors du référendum sur l'indépendance du Kurdistan en septembre 2016 », a-t-il indiqué.

Le haut membre d’al-Nujaba a demandé aux FDS de tourner le dos aux Américains, de retourner dans le giron du gouvernement syrien et de rendre leurs équipements militaires au gouvernement pour défendre la Syrie et libérer Idlib de la présence des terroristes.

Car il est fort possible que l’administration américaine veuille renforcer le rôle régional d’Ankara pour l'éloigner de la Russie. Dans ce scénario, après le retrait des troupes US, l’armée turque interviendrait depuis le nord de la Syrie pour réprimer d’une part les Kurdes et de l’autre, faire pencher la balance en faveur de Washington. C'est un scénario qui implique forcément les parties dans une guerre d’usure. 

Le retrait US de Syrie changera-t-elle la stratégie de la Résistance? 

 L’annonce du retrait US de Syrie ne changera rien à la stratégie de l’axe de la Résistance. Les combattants des Hachd al-Chaabi ont renforcé leurs positions le long des frontières syriennes, après que les Américains ont tenté de ressusciter Daech dans le triangle stratégique Syrie/Irak/Jordanie. Le déploiement des combattants de la Résistance répondrait par ailleurs à un éventuel abandon des FDS de leurs positions face à Daech.

Dans la foulée, certaines sources proches des Hachd al-Chaabi ont confié à Al-Akhbar que « contrairement à leur propagande médiatique, les Américains renforcent leur présence dans les régions frontalières notamment aux alentours d’al-Haditha al-Gharbiya jusqu’à la ville frontalière d’al-Qaem. Ils sont en état d’alerte élevée pour contrer toute éventuelle attaque ».

Bien que le gouvernement syrien se soit félicite de l’annonce du retrait des troupes américaines de Syrie, il ne change en rien ses opérations militaires destinées à combattre les groupes terroristes et à libérer les zones toujours occupées par ces groupes. Les forces de la Résistance irakienne sont toujours présentes dans les régions frontalières afin d’empêcher les infiltrations terroristes en Irak. Mais au train où vont les événements, une confrontation entre les Hachd et les Américains n'est plus à écarter. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV