En plus d’être en conformité avec tous les plans politiques de Donald Trump, sa décision de retirer ses troupes de Syrie, selon un quotidien arabophone basé à Londres, ne serait pas sans rapport avec d’autres dossiers, internes et externes, auxquels il est confronté.
Viendraient en premier lieu les relations exclusives entre Moscou et Washington, notamment au sujet de l’ingérence russe présumée dans la présidentielle américaine de 2016, qui a conduit à l’élection de Donald Trump. Tout cela, estime le journal Al-Quds al-Arabi, méritait une récompense de la part du locataire de la Maison-Blanche. La décision de Donald Trump et de son camp idéologique témoignerait ainsi des relations incontournables qu’ils entretiendraient avec l’« allié » russe, selon le journal.
Tâchant de mettre en lumière la toute dernière décision de ce grand habitué des dérapages en tous genres, le quotidien Al-Quds al-Arabi, basé à Londres, explique que le tweet du président américain sur le retrait de ses troupes de Syrie a suscité la réaction des responsables du Pentagone qui, arguant que le retrait des États-Unis de Syrie constitue une trahison de leurs alliés kurdes, tentent de convaincre Trump de différer la mise en œuvre de sa décision.
Lire aussi : Syrie : l’armée américaine envoie un important convoi de renforts et d’équipements
Selon le quotidien, si le Pentagone n’y parvient pas, l'on sera témoin de nouvelles prises de position militaires et politiques en Syrie. De sorte que les parties étrangères ayant un important poids politique, à savoir la Russie, l’Iran et la Turquie, s’efforceront de combler le vide causé par le retrait des États-Unis.
Le quotidien argue que le fait que la décision de Donald Trump soit en conformité avec tous ses plans politiques ne signifie qu’elle est sans rapport avec d’autres dossiers auxquels est confronté le président américain à l’échelle nationale et internationale.
Qualifiant les liens entre Washington et Moscou de « très particuliers », Al-Quds al-Arabi prétend que le retrait des troupes américaines de Syrie constitue une récompense de la part de l’ex-milliardaire pour la présumée ingérence russe dans les élections présidentielles de 2016 aux États-Unis, à son profit.
Mais, le président russe Vladimir Poutine avait pour sa part exprimé ses craintes que le retrait US de la Syrie ressemble à celui d’Afghanistan.
Les réalités politiques laissent croire à des liens de nature idéologique rapprochant Washington et Moscou, a souligné le quotidien, ajoutant que Trump et son camp idéologique sont les alliés naturels de Moscou.
Estimant que la décision de Donald Trump constitue une tentative de diminuer les pressions externes et internes, le quotidien n’exclut pas les liens qui pourraient exister entre la marche arrière US et les pressions de Recep Tayyip Erdogan sur Donald Trump, ainsi que celles exercées par le Congrès américain suite à l’assassinat du journaliste dissident saoudien dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.
Concluant que la Russie et la Turquie sont les grands vainqueurs de la décision de Donald Trump, Al-Quds al-Arabi prédit l’émergence d’une concurrence d’envergure entre Ankara et Moscou pour prendre la place des USA en Syrie.
Reste à savoir ce qui arrivera aux Forces démocratiques syriennes, principale aile de la coalition internationale commandée par Washington, pour soi-disant lutter contre Daech.