La Russie est en mesure de vaincre rapidement les forces armées américaines et celles de l’OTAN. Moscou peut s’emparer de plusieurs zones avant que des renforts arrivent, selon un nouveau document du think tank du Conseil de l’Atlantique.
Dans le document du 13 décembre intitulé « Dissuasion permanente : améliorations de la présence militaire américaine dans le centre et le nord de l’Europe », l’ancien commandant suprême de l’OTAN, le général à la retraite de la Force aérienne, Philip Breedlove, et l’ancien secrétaire général adjoint, Alexander Vershbow, proposent « un mélange soigneusement calibré de déploiements permanents et par rotation en Pologne et dans l’ensemble de la région pour dissuader la Russie et renforcer l’Alliance.
Breedlove et Vershbow avertissent que le président russe, Vladimir Poutine, envisage de renverser l’ordre post-Guerre froide, fondé sur des règles garantissant la sécurité de l’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils faisaient en fait allusion à "la poursuite de l’occupation par la Russie des parties de la Géorgie et de l’Ukraine, au renforcement des positions militaires dans le district militaire occidental et à Kaliningrad, ainsi qu'à la guerre hybride, qui inclut l’utilisation de la désinformation par les réseaux sociaux contre les sociétés occidentales pour intensifier l’instabilité".
Le Pentagone s’apprête également à un retour à la soi-disant « concurrence des grandes puissances » et adapte les mesures pour se préparer à un éventuel conflit avec un pays aussi important que la Russie ou la Chine.
L’OTAN déploie quatre groupements tactiques multinationaux d’environ 1.200 soldats dans chacun des États baltes et de la Pologne, dans le cadre de l’initiative afin de renforcer la présence sur la ligne du front. Cette « dissuasion par fil de fer », convenue lors du sommet de Varsovie en 2016, a pour but de montrer à la Russie que les forces de l’Alliance au coude-à-coude avec les forces locales riposteraient à toute agression.
Mais ces groupements tactiques et l’équipe de combat de la brigade américaine n’ont pas de plan de bataille complet et coordonné, ni les outils nécessaires tels que le renseignement, la surveillance et la reconnaissance, la défense aérienne et antimissile et les tirs à longue distance tels que l’artillerie. Et cela les rend vulnérables.
« Une attaque conventionnelle russe pourrait vaincre ces forces de l’OTAN et des États-Unis déployées dans un laps de temps relativement court, avant que des renforts arrivent », indique le document. « On craint de plus en plus qu’un rapide accaparement des terres par la Russie puisse placer l’Alliance devant un fait accompli, en divisant l’Alliance et en paralysant la prise de décision avant que des renforts ne puissent arriver », lit-on dans ce document.
Breedlove et Vershbow ont préconisé que la présence américaine soit renforcée en Pologne, zone stratégique de l’OTAN pour la défense des pays baltes.
Le document recommande de transformer l’élément de commandement de la mission américaine à Poznan, en Pologne, au siège de la division américaine. Ce serait un déploiement permanent, sans personnes à charge, et en cas de crise ça serait la plaque tournante des renforts américains en provenance de l’Europe et des États-Unis vers la Pologne et les États baltes.
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