Alors que la presse israélienne évoque un début de dégel Israël/Russie en Syrie dans la foulée de la récente visite d'une délégation de militaires israéliens en Russie, un nouveau démenti venu de Moscou remet en doute cette "reprise". En effet, la Russie vient de nier l’existence d'un site nucléaire en Syrie dans les années 2000, site qu'Israël prétend avoir bombardé et détruit il y a onze ans. Ce démenti est bien significatif dans la mesure où le régime de Tel-Aviv semble s'être engagé, sous pression des défaites consécutives, sur une voie identique au Liban. Ayant déclenché l'opération dite "Bouclier du Nord", Israël dit être prêt à aller jusqu'au bout et à bombarder s'il le faut "le réseau de tunnels du Hezbollah" en territoire libanais.
La Russie a fermement démenti lundi 17 décembre les allégations d’Israël au sujet de l’existence supposée d'infrastructures nécessaire au fonctionnement d'un site nucléaire dans la base d’al-Kabar qu’Israël avait bombardée en 2007.
« La Syrie n’a jamais eu d’infrastructure nécessaire pour développer un quelconque programme nucléaire et cette histoire est totalement inventée », a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mikhaïl Oulianov.
« Après qu’Israël a déclassifié une information sur sa frappe aérienne, il y a dix ans, sur un prétendu réacteur nucléaire en construction dans la base d’al-Kabar dans la province de Deir ez-Zor, les États-Unis ont par la suite informé le secrétariat de l'AIEA qu'il s'agissait d'un réacteur nucléaire destiné à produire du plutonium de qualité militaire », a détaillé M. Oulianov.
Le responsable russe qui s'exprimait au cours d’une vidéoconférence à l’AIEA, a ajouté : « Il n'y a pas d'explication logique à cette version. Ces allégations sont théoriquement fausses car la Syrie ne possède pas de telles infrastructures. Nous savons clairement que toute cette histoire a été fabriquée. »
L'expert a également noté qu’il semblait étrange que Washington n’ait révélé cette information "fallacieuse" qu’après qu’"Israël eut prétendu avoir bombardé le soi-disant réacteur nucléaire syrien".
Les autorités à Damas n'ont jamais reconnu que l'installation détruite sous les bombes israéliennes était un réacteur nucléaire et ont déclaré que les frappes aériennes avaient touché un site "déserté" appartenant à l'association scientifique interarabe pour le développement de l'agriculture.
Les propos du responsable russe interviennent au plus fort de la campagne médiatique israélienne contre le Hezbollah et alors que le Conseil de Sécurité s'apprête à saisir à l'instigation américaine d'une plainte formulée par Israël contre le Liban. Tel-Aviv qui violent quotidiennement cette résolution en envoyant ses avions dans l'espace aérienne libanais accuse le Hezbollah et à travers lui, l'Etat libanais d'avoir "creusé des tunnels" destinés à des "opérations commandos" contre la Galilée. Cette accusation qui n'a convaincu ni l'Europe ni même une grande partie de l'opinion israélienne, devrait, espère Netanyahu, servir de prétexte à une escalade avec la Résistance voire à une guerre "salvatrice" apte à sauver le clan du PM israélien des grandes eaux. Le démenti venu de Moscou concernant l'existence supposée d'un réacteur nucléaire en Syrie qui a fait pendant longtemps le fond de commerce favori du régime de Tel-Aviv pour justifier ses raids anti-syriens, laisse supposer que Moscou a du mal à croire aux accusations anti-Hezbollah de Tel-Aviv. Israël avait accusé la Résistance d'avoir "stocké" des "missiles iraniens" dans l'aéroport de Beyrouth.