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Affaire Khashoggi : Ankara fait appel à un tribunal international

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Protestation contre la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, Washington DC, le 08 octobre 2018. ©AFP

Le ministre turc de la Justice a déclaré que son pays était prêt à porter l'affaire du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi devant un tribunal international, si nécessaire.

Ankara est prêt à porter l'affaire devant le tribunal international, a déclaré ce lundi 10 décembre, le ministre turc de la Justice, Abdulhamit Gul, cité par la chaîne de télévision Haberturk.

" Nous avons pris des mesures techniques et juridiques. Par conséquent, l'affaire sera renvoyée devant un tribunal international", a déclaré Abdulhamit Gul avant de préciser qu'Ankara attend de Riyad d'agir de manière constructive.

Le ministre a également critiqué le manque de coopération du gouvernement saoudien avec la Turquie concernant l'enquête et l'extradition des suspects saoudiens à Ankara. "Nous envoyons de manière répétée et persistante des demandes d'extradition aux Saoudiens. Si vous souhaitez tout savoir sur l'affaire, vous devez coopérer. Cependant, les demandes turques restent sans réponse", a déclaré le ministre, précisant qu’Ankara "s'efforcera d’obtenir l'extradition des suspects saoudiens avec le soutien de la communauté internationale ".

Lire aussi : Les mains du prince émirati sont-elles aussi maculées du sang de Khashoggi ?

Le 5 décembre, un tribunal turc a émis un mandat d'arrêt contre l'ancien vice-ministre des renseignements saoudien, Ahmed Asiri et contre Saud Al-Qahtani, un ancien conseiller du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à la cour royale, soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre de Khashoggi. Par ailleurs, le journal turc Yeni Safak avait annoncé qu'un tribunal d'Istanbul avait émis un mandat d'arrêt contre 15 Saoudiens accusés de l'assassinat de Khashoggi dont Anakara avait demandé l'extradition à Riyad.

Or, Riyad a critiqué par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, la manière dont la Turquie a partagé des informations sur la mort du journaliste avec le royaume.

"Nous avons demandé à nos amis en Turquie de nous fournir des preuves que nous pouvons utiliser devant un tribunal. Nous ne les avons pas reçues de la manière dont elles auraient dû être reçues », a affirmé Adel Jubeir, dimanche 9 décembre.

"Les autorités turques n'ont pas été aussi disposées que nous le pensions," a-t-il déclaré.

"Nous n'extradons pas nos citoyens", a lancé le chef de la diplomatie saoudienne.

Alors que les experts politiques estiment que le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane est à l’origine de l’assassinat de Jamal Khashoggi à Istanbul, le procureur général saoudien a requis le jeudi 15 novembre la peine de mort contre cinq personnes accusées d’avoir commandité et commis le meurtre afin d’en innocenter MBS.

Âgé de 59 ans, le journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi était connu pour ses critiques sur la politique de l'Arabie saoudite. Suite au lancement de la purge anticorruption par Mohammed ben Salmane à la fin de l’année 2017, il a quitté son pays d'origine et s'est installé aux États-Unis. Il a travaillé pour le Washington Post, analysant la situation en Arabie saoudite et la politique étrangère du pays. Le 2 octobre, les autorités saoudiennes ont annoncé que le journaliste était mort lors d'une bagarre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Mais pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, le meurtre avait été soigneusement planifié. La communauté internationale a condamné le meurtre de Khashoggi et a appelé à une enquête transparente.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV