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Traité FNI : Moscou met en garde l’Europe

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Russie dénonce les accusations «sans fondement» des Etats-Unis à propos du traité FNI. (Photo d'archives)

Réagissant aux propos du secrétaire d’État américain sur la suspension de la participation des États-Unis au traité FNI, le ministre russe des Affaires étrangères a mis en garde contre les menaces que la décision américaine pourrait avoir des répercussions pour l’Europe.

Cité par Sputnik, Sergueï Lavrov, le ministère russe des Affaires étrangères, a pris la parole ce jeudi 6 décembre après que le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, eut annoncé que Washington suspendrait « sa participation au Traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire (FNI) dans 60 jours, à moins que la Russie ne se conforme pleinement à l’accord ».

« L’expansion inconsidérée de l’OTAN, la montée en puissance du potentiel de l’Alliance sur son soi-disant flanc oriental, le déploiement de systèmes de défense antimissile américains en Europe, les sanctions illégitimes sous des prétextes fallacieux, tout cela a conduit à une crise de confiance dans la région euro-atlantique », a déclaré ce jeudi 6 décembre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Selon le chef de la diplomatie russe, Washington crée également de nouveaux risques pour l’Europe en tentant d’enterrer le traité FNI.

La réponse du ministre russe des Affaires étrangères intervient un jour après que le président russe Vladimir Poutine a déclaré aux journalistes que cette déclaration de Pompeo avait été précédée par plusieurs mesures montrant que la prétendue violation de l’accord par Moscou n’est qu’un prétexte. « Au début, les États-Unis ont annoncé leur intention de se retirer du traité FNI puis ils ont commencé à chercher les raisons pour lesquelles ils devraient le faire », a-t-il noté. « Quelle sera notre réponse ? C’est simple : nous ferons de même », a ajouté Poutine.

Cité par ITAR-TASS, Viktor Bondarev, le président de la commission de la défense et de la sécurité au Conseil de la Fédération de Russie (chambre haute du Parlement), avait confié le mercredi 5 décembre que Moscou devrait veiller à ce que ses systèmes de défense aérienne assurent la protection de tous les lieux et installations qui sont susceptibles d’être la cible d’attaques américaines si Washington se retirait du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire.

« Si les Américains se retirent du traité, nous devrons couvrir tous les endroits susceptibles de devenir des cibles potentielles pour les attaques américaines », a déclaré Bondarev. « Cela affectera inévitablement l’Europe et la Chine », a-t-il ajouté.

Le sénateur russe a souligné que Moscou avait appelé au maintien du traité FNI, mais que si le traité devait être abrogé, la Russie n’aurait d’autre choix que de riposter.

 « Nous devrons prendre un certain nombre de mesures, notamment le déploiement d’armes dont nous sommes les seuls à disposer, ce qui augmentera certainement le risque d’un conflit mondial de grande envergure », a-t-il averti, ajoutant que l’Allemagne et la Chine n’appuyaient pas la décision de Washington de se retirer du traité FNI.

Bondarev a également noté que, bien que les États-Unis aient protesté contre le déploiement des systèmes de missiles balistiques Iskander dans la région de Kaliningrad, ils ont déployé en Roumanie et Pologne des systèmes de lancement MK-41, capables de lancer le missile de croisière subsonique Tomahawk. Le sénateur russe a rappelé que la portée des systèmes Iskander était de 480 km, ce qui signifie que le traité INF ne leur était pas applicable.

Le sénateur a souligné que le traité FNI n’était pas le premier accord de contrôle des armements violé par les États-Unis. À cet égard, il a mentionné le traité « Cieux ouverts », celui sur la non-prolifération des armes nucléaires, la Convention sur les armes chimiques et l’accord nucléaire iranien.

« Nous sommes cependant attachés à toutes nos obligations internationales et respectons scrupuleusement les documents que nous avons signés, notamment le traité FNI et le nouveau traité START (Traité sur la réduction des armes stratégiques) », a souligné M. Bondarev.

Selon lui, les États-Unis modernisent leurs armes nucléaires tactiques en Europe et en Asie, notamment en développant des moyens de livraison avancés. « Le seul moyen de résoudre pacifiquement la situation est que les parties tiennent des négociations sur un pied d’égalité et que les États-Unis commencent à respecter les accords internationaux », a conclu le sénateur.

Le traité FNI a été conclu le 8 décembre 1987 et est entré en vigueur le 1er juin 1988. Il s’applique aux missiles d’une portée intermédiaire (de 1 000 à 5 000 kilomètres) et à plus courte portée (de 500 à 1 000 kilomètres). Ces dernières années, Washington a accusé à plusieurs reprises la Russie de violer le traité. Moscou a fermement rejeté les accusations et a exprimé ses propres revendications concernant le non-respect des obligations de Washington, a évoqué ITAR-TASS.

Le 20 octobre dernier, le président américain Donald Trump a déclaré que Washington se retirerait du traité INF parce que la Russie l’aurait violé. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, avait déclaré qu’il s’agissait d’une décision dangereuse. Berlin et Pékin ont critiqué Washington, tandis que Londres a exprimé son soutien aux États-Unis et que l’OTAN a imputé la responsabilité de la décision de Trump à la Russie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV