Les investisseurs étrangers ont clairement indiqué qui ils préfèrent entre l’Arabie saoudite et le Qatar, du moins en 2018.
Les investisseurs institutionnels étrangers ont été acheteurs nets d’environ 2,3 milliards de dollars d’actions négociées à la Bourse de Doha cette année, soit plus du triple des flux étrangers à Riyad, selon les données boursières compilées par Bloomberg.
Les introductions à la Bourse ont augmenté au Qatar cette année après que plusieurs sociétés à grande capitalisation eurent annoncé qu’elles assouplissaient les limites de la propriété étrangère.
En Arabie saoudite, les investisseurs étrangers ont été acheteurs nets de 3 milliards de dollars d’actions négociées à la bourse de Riyad en juin, mais ce chiffre est tombé à environ 700 millions de dollars suite au meurtre du chroniqueur de presse Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul en octobre.
Le Qatar est sous la pression de l’Arabie saoudite depuis 2017, lorsque le royaume a amené un groupe de pays voisins à couper les liens avec cet émirat du golfe Persique pour son implication présumée dans le terrorisme, une accusation que le pays gazier a niée à plusieurs reprises.
Plus tôt cette semaine, le Qatar a annoncé qu’il se retirerait de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’OPEP, au moment même où l’Arabie saoudite décrivait ses plans pour renforcer la coopération de la Russie sur le marché du brut.
Alors que les achats d’actions saoudiennes pourraient s’accroître l’année prochaine, la géopolitique devrait continuer à avoir une influence plus importante pour Riyad que de Doha, selon Naeem Aslam, analyste en chef du marché chez ThinkMarkets UK à Londres.
« Les investisseurs constatent que le Qatar est toujours une zone stable pour l’investissement », a déclaré Aslam. « À partir de 2019, la même tendance pourrait très bien se poursuivre, car l’Arabie saoudite s’est impliquée dans un certain nombre de conflits autour de sa frontière et cela n’est absolument pas source de stabilité. »
Par ailleurs, Lindsey Graham et Bob Corker, deux sénateurs républicains des États-Unis, ont réaffirmé, le mardi 4 décembre, n’avoir « aucun » doute sur le fait que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane avait « ordonné » le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.
Dans le même temps, un procureur turc a réclamé des mandats d’arrêt contre deux anciens membres de la garde du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dans le cadre de l’enquête turque sur le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.