Le quotidien russe Izvestia s’est penché dans un article sur la participation de Moscou à la création d’un « Swift européen » pour faciliter les transactions financières avec l’Iran.
Moscou a l’intention de participer à la création d’un « Swift européen » pour « faciliter les transactions financières légitimes avec les compagnies iraniennes malgré les sanctions unilatérales américaines contre Téhéran », a annoncé une autorité digne de foi au sein de la Commission européenne.
Ce système facilitera les coopérations pétrolières et gazières avec la RII. Il permettra également la création de structures financières couvrant les investissements et le transport. La participation de la Russie à ce plan pourra faciliter la mise en place de cette mesure, y compris l’utilisation des monnaies nationales dans les transactions internationales.
Tous les pays signataires du Plan global d’action conjoint (Russie, Chine, Royaume-Uni, France et Allemagne) prendront part à ce plan. Ils coopéreront également pour assurer les intérêts des autres pays européens.
Le principal problème en la matière réside dans les restrictions imposées aux transactions financières internationales avec l’Iran, en particulier dans des domaines tels que l’approvisionnement en pétrole et en gaz, les finances, le commerce, les investissements, les transports. Les restrictions existant dans les transactions internationales avec l’Iran, notamment en matière d’offre du pétrole et du gaz et dans les affaires financières, le commerce, l’investissement et le transport, constituent le principal problème faisant obstacle à ce plan.
Le président de l’Institut international d’analyse financière, Roman Bilinov, est d’avis que la participation de la Russie à la création du Swift européen pourrait accroître la crédibilité du système bancaire russe aux yeux de l’Union européenne. Selon lui, la création d’un tel système nécessitera des investissements importants. En outre, la Russie pourra avoir une grande influence sur le développement de ce système et sur l’investissement dans ce domaine. Par exemple, le système financier ainsi que la monnaie nationale russe pourront être mis à contribution.
Par ailleurs, la participation de la Russie aidera Moscou à réduire sa dépendance vis-à-vis du dollar. Ce système développera également les relations commerciales entre les compagnies russes et européennes.
La Russie a l’expérience de la création d’un système financier similaire à Swift. En réponse aux menaces de durcissement des sanctions contre Moscou, dont la décision d’exclure la Russie du système de paiement interbancaire Swift, la banque centrale russe a créé un système de paiement alternatif qui est pratiquement utilisé dans les transactions financières internes. Ce système a été créé en 2014 et considérablement développé depuis 2017. La banque centrale russe envisage de l’inaugurer en 2019.
Le Parlement européen a suggéré jeudi d’exclure la Russie du système de paiement interbancaire Swift, en représailles à son rôle dans la crise ukrainienne, une position vivement critiquée par la coopérative Swift qui a rappelé son devoir de « neutralité ».