Le président français plaide désormais la cause d’une armée française affranchie des liens de vassalité envers les Américains.
À vrai dire, c’est en échange du feu vert américain à une défense européenne que la France sarkozyste a accepté de rallier le commandement intégré de l’OTAN avec les conséquences catastrophiques (Libye) qu’on lui connaît.
Que fait cette France otanisée à outrance en ce moment à Deir ez-Zor ?
Parallèlement à l’incessante campagne de bombardement au phosphore blanc et aux bombes à sous-munitions menée contre les villages de la province pétrolifère de Deir ez-Zor, les forces françaises intensifient ces derniers jours leurs opérations en Syrie.
Selon Opex 360, les artilleurs français de la Task Force Wagram, engagés sur l’ordre du commandement US de l’OTAN en Syrie, ont connu une activité que l’on n’avait plus vue depuis la prise de Hawijah en octobre 2017. Les forces françaises, déployées à la frontière irako-syrienne, sont chargées d’appuyer, suivant les plans américains, soit les Forces démocratiques syriennes (FDS) soit Daech sur la rive orientale de l’Euphrate, à Deir ez-Zor. C’est Hajin qui se trouve au cœur de l’action des forces françaises, avec en toile de fond des dizaines de missions de tir d’artillerie du 31 octobre au 7 novembre et de sorties de Rafale de l’armée de l’air, basés en Jordanie et aux Émirats arabes unis.
Du phosphore blanc est utilisé tout comme des bombes à fragmentation. Ces raids visent essentiellement le nord d’Abou Kamal, là où se prépare sous les apparences d’une pseudo bataille FDS-Daech une grande guerre contre l’armée syrienne et ses alliés de la Résistance.
La France a-t-elle un quelconque intérêt à s’engager dans un face-à-face direct contre l’armée syrienne et ses alliés ?
La première frappe du trio USA/France/Royaume-Uni contre le territoire syrien en avril dernier a été un fiasco total pour Paris, ses tirs de missiles ayant raté leurs cibles. Une seconde tentative datant du mois de septembre et impliquant à la fois Israël, la France et le Royaume-Uni a presque viré à la catastrophe, provoquant le crash d’un Il-20 russe et dans la foulée le courroux de Moscou qui continue à s’abattre douloureusement sur Israël. C’est de justesse que la France a échappé au contrecoup de l’assaut israélien du 17 septembre.
L’action militaire française à Deir ez-Zor ira-t-elle déboucher sur un troisième face-à-face opposant la France à la Russie voire à la Résistance ? Armée européenne ou pas, l’Élysée devrait réfléchir à deux fois avant d’engager la France dans une confrontation qui ne profiterait en aucune façon au peuple français.