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Les USA ont sanctionné les Hachd, jusqu'où ira le bras de fer?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les combattants de Hachd al-Chaabi en Irak ©AFP

Alors que les Américains continuent à amplifier leur action guerrière à Deir ez-Zor sur les frontières irakiennes, en planifiant depuis leur base à Al-Tanf des assauts de Daech contre le territoire irakien et les positions des Hachd al-Chaabi, et ce, sur fond des sanctions économiques qu'ils imposent désormais sans vergogne à la Résistance irakienne, celle-ci intensifie ses opérations pour priver Washington de toute 

Depuis mardi au soir, les États-Unis d'Amérique imposent pour la deuxième fois en l'espace de quelques mois des sanctions aux principales figures de la Résistance irakienne. Et ce alors que le pays est signataire des accords "sécuritaires" avec les États-Unis qui engagent ces derniers à appuyer toute force irakienne impliquée dans la lutte contre le terrorisme. Ces sanctions qui visent la tête de pont irakienne de la lutte anti-Daech iront-elles ouvrir la voie à une remise en question des accords sécuritaires avec les États-Unis? Des voix au Parlement sont de plus en plus nombreuses pour la réclamer. 

Pourquoi les USA sanctionnent les Hachd? 

Sur le terrain, les Hachd continuent à démanteler les unes après les autres les résidus de Daech que les Américains renforcent via des opérations héliportées depuis le territoire syrien. Les Unités de mobilisation populaire d’Irak (Hachd al-Chaabi) ont ainsi réussi à démanteler une cellule daechiste composée de 14 personnes  dans un village du Ninive. Un vaste travaille de renseignement a présidé à cette opération. 

Après avoir reçu des informations détaillées sur la présence de quelques éléments de Daech dans un village du district de Badush à l'ouest de Mossoul, les Hachd al-Chaabi ont arrêté en synergie avec les forces de sécurité irakiennes les terroristes. Selon Al-Alam, ces derniers, impliqués dans les affrontements avec les forces de sécurité irakiennes lors de l'opération de libération de Mossoul, avaient commencé à se réorganiser.

En effet, au lendemain de la libération de Mossoul en juillet 2017, les éléments de Daech ont été dispersés dans des villages, des zones montagneuses et désertiques, ainsi que sur la frontière syrienne. La région de Diyala, les monts Hamrin qui vont jusqu'à la province de Kirkouk ainsi qu'aux déserts de l'ouest d'Al-Anbar tout comme les régions occidentales de Ninive et la frontière syrienne continuent à être infestés par les résidus de Daech. Et paradoxalement il s'agit de zones où sont actives les forces US. Or les Hachd al-Chaabi sont bien prêtes à faire face aux manigances américaines : elles ont annoncé qu’ils seraient présents dans la province de Ninive ainsi qu’à la frontière syrienne pour contrer tout agissement de la part de Daech ayant pour objectif d’entrer sur le territoire irakien.

Mais jusqu'où osera aller l'Amérique dans sa politique hostile à la Résistance irakienne? 

C'est dans ce contexte que le Premier ministre irakien, Adel Abdul Mahdi, s’exprimant lors d'une conférence de presse hebdomadaire à Bagdad, a déclaré que les forces irakiennes "s'efforçaient de contrer toute tentative des éléments de Daech visant à pénétrer sur le territoire irakien depuis la Syrie". De nombreux analystes y ont vu un début de remontrance à l'adresse des États-Unis qui ont annoncé vouloir changer d'ambassadeur en Irak. 

« Depuis l’année dernière et après sa défaite en Irak, le groupe terroriste Daech a changé de tactique lançant des attaques contre les forces de sécurité irakiennes, notamment dans les provinces de Ninive et de Diyala, dans le nord et le nord-est de l'Irak. Daech tente de reprendre le contrôle des territoires irakiens qu'il occupait de 2014 à 2017 dans l'est de la Syrie et du nord de l'Irak. »

Le Premier ministre irakien a ensuite évoqué la présence d'un important "contingent de Daech" à Deir ez-Zor, dont les membre sont tous d'origine irakienne. Or à Deir ez-Zor, les terroristes daechistes opèrent sur le commandement de la base US à Al-Tanf : « Deux mille membres de Daech, actuellement présents à Deir ez-zor sont de nationalité irakienne. Certains d'entre eux cherchent à franchir la frontière irakienne, mais les forces irakiennes surveillant de près leurs agissements et ne les laisseront jamais atteindre les néfastes objectifs ». 

Plus loin dans ses propos, le PM irakien a été interrogé sur les efforts de certains députés irakiens censés "expulser les forces étrangères d'Irak". Et  Abdul Mahdi de répondre: « Les députés sont dans leur droit d'exprimer ce qu'ils jugent opportun et de le demander au gouvernement. »

C'est la première fois qu'un Premier ministre irakien post-invasion US en 2003 évoque ainsi la question d'un retrait des troupes américaines qui bien qu'annoncé officiellement en 2010, n'a jamais été effectif. L'ambassade US en Irak, l'une des plus grandes dans le monde, abrite quelques 3 000 employés (!) qui sont d'être de simples employés.  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV