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Libye : Les dessous de l’appui russe à Seif al-Islam 

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, en marge de la Conférence internationale sur la Libye qui a eu lieu les 12 et 13 novembre 2018 à Palerme en Italie. ©Teraz.sk

Le président du Groupe international de contact pour la Libye a fait part des contacts entre Moscou et Seif al-Islam Kadhafi, fils de l’ancien leader libyen.

Lors de la Conférence tenue ces deux derniers jours sur la Libye à Palerme, le chef du Groupe international de contact pour la Libye a ajouté que Seif al-Islam Kadhafi était un poids politique en Libye et qu’il aurait un rôle dans l’avenir politique de son pays, rapporte l’agence de presse Fars News.

Le journal arabophone Rai al-Youm y voit trois importantes évolutions.

« Premièrement, le président du Groupe international de contact pour la Libye, Lev Dingov qui accompagnait le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev à la Conférence sur la Libye à Palerme a affirmé que Seif al-Islam Kadhafi représentait un poids politique et bénéficiait de l’appui de la population libyenne. La Russie entretient des contacts avec le fils de Kadhafi et il sera l’une des parties impliquées dans le processus politique en Libye.

Deuxièmement, le commandant de l’armée libyenne, le maréchal Khalifa Haftar qui avait dans un premier temps boycotté la réunion en raison de la présence de certains groupes extrémistes, a fini par participer à une réunion informelle à laquelle étaient aussi présents le président tunisien, le Premier ministre algérien, le Premier ministre russe, le ministre français des Affaires étrangères, le président du gouvernement d’entente nationale libyen, le représentant des Nations unies, le Premier ministre italien et le président du Conseil de l’Europe.

Troisièmement, le Qatar, la Turquie et les groupes influents dans l’ouest libyen n’étaient pas présents à la réunion. C’est un signe de la marginalisation du rôle desdits groupes dans le processus politique en Libye ; une question d’ailleurs dangereuse qui renforce l’éventualité d’affrontements militaires pour l’avenir. Ces évolutions risquent même de provoquer des atermoiements lors des futures élections prévues pour le printemps. »

«En l’absence du Qatar et la Turquie, les participants à cette réunion informelle ont pourtant trouvé des accords qui pourraient servir de feuille de route pour l’avenir politique de la Libye. N’oublions pas qu’à la réunion de Palerme, étaient présents les représentants de grands pays du monde et de pays voisins de la Libye dont la Tunisie, l’Égypte et l’Algérie, mais aussi le maréchal Haftar qui profite de l’appui de l’Égypte, des Émirats arabes unis, de la Russie, de la France et de l’Italie », rappelle le journal Rai al-Youm.

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L’auteur de l’article se penche ensuite sur les chances de réussite de la feuille de route issue de la réunion de Palerme. Rai al-Youm estime probable que les accords obtenus à Palerme soient imposés à l’ouest libyen [sous contrôle de Fayez al-Sarraj]. Par ailleurs, certains pays européens et surtout la Russie auraient imaginé des plans pour la Libye à travers l’appui au fils Kadhafi, ajoute le journal :

« Le retour des Russes en Libye est une importante évolution ; non seulement parce que la Russie est un grand pays mais aussi parce qu’il est impossible que  le président russe, Vladimir Poutine, ait oublié la grande imposture des États-Unis et de leurs alliés français et britanniques qui, sous prétexte de soutenir les civils, ont fait sortir une résolution du Conseil de sécurité et par la suite, ont donné le feu vert à l’OTAN pour renverser le régime de Kadhafi. »

D’après Rai al-Youm, Poutine agira intelligemment en rapport avec le dossier libyen. Il chercherait même de se venger des Américains et des Européens, pour avoir éliminé, par ruse et par tromperie, un allié puissant de Moscou qui avait d’ailleurs accordé à la Russie des concessions commerciales et pétrolières estimées à des dizaines de milliards de dollars. « Cela aurait même été l’une des raisons principales des efforts occidentaux ayant abouti au renversement de Mouammar Kadhafi », ajoute l’article.

Mais la Russie pourra-t-elle installer un gouvernement de coalition composée de Seif al-Islam Kadhafi et de Khalifa Haftar ? Il est encore tôt, selon le journal, pour répondre à cette question. « Ce qui est certain, c’est qu’avec l’immense flot de migrants et le trafic de stupéfiants à destination de l’Europe, les États européens cherchent à l’heure actuelle à faire monter un État puissant dirigé par le maréchal Haftar étant donné aussi que ce dernier a réussi à combattre des groupes extrémistes dans l’est libyen », conclut le journal Rai al-Youm.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV