Depuis bientôt dix jours, les généraux du Pentagone préparent une vaste offensive contre les positions de l'armée syrienne et de ses alliés de la résistance sur les frontières syro-irakiennes. Ils disent vouloir "couper" le couloir naturel qui relie l'Irak à la Syrie. Leur modus operandi consiste à reléguer au second plan les FDS qu'ils ont soutenus jusqu'ici au profit de Daech qu'ils soutiennent désormais sur la quasi totalité des fronts. Depuis la base US à Al-Tanf, les officiers américains, français et britanniques aidés par leurs collègues israéliens pilotent l'avancée des terroristes de Daech qui s'approchent des frontières avec l'Irak. Y a-t-il un risque de remake de l'invasion daechiste de 2014? Rien n'est moins sûr.
En 2014, le régime américain a tiré profit du vide laissé par la défection des milliers de membres de l'armée irakienne de l'époque, soudoyés par les réseaux liés à Riyad. Cette fois, Daech n'aura pas cette chance. Les Unités de mobilisation populaire soit les Hachd al-Chaabi viennent d'être mobilisées et se déploient sur les frontières communes avec la Syrie. En effet, depuis que les Kurdes ont cessé de se battre contre Daech, ce dernier avance sans accroc, bénéficiant de la couverture que lui accordent les forces américaines.
Dans la foulée, les Hachd al-Chaabi viennent de consolider leurs positions, et ce, deux jours après que les Forces démocratiques syriennes, privées désormais du soutien de Washington, eurent annoncé la suspension de leurs opérations anti-Daech à l’est de l’Euphrate.
Le mercredi 31 octobre, les Forces démocratiques syriennes (FDS) avaient annoncé qu’en raison des attaques turques, elles suspendraient à « long terme » leur campagne militaire contre Daech, la Turquie et Daech agissant visiblement de concert. Les daechistes sont à présent sur les territoires syriens et à environ cinq kilomètres de l’Irak, a affirmé Qassem al-Mohammadi, le commandant de l’opération d’al-Anbar.
Depuis que les Américains ont lâché les Kurdes, ces derniers font appel au gouvernement syrien pour faire face aux menaces conjuguées d’Ankara et de Daech.
Samedi, 3 novembre, les forces de l’armée irakienne et des Hachd al-Chaabi se sont déployées dans les régions frontalières avec la Syrie et le long d'un pont situé près des frontières dans une zone désertique. Elles ont dressé des fils barbelés et hissé les drapeaux irakiens tout au long de la frontière. À part des patrouilles que les militaires effectuent à bord des véhicules blindés, ils ont les armes pointées vers les frontières syriennes, prêts à tirer au cas où les terroristes s'infiltreraient en territoire irakien. Les hélicoptères survolent régulièrement la région et y transportent des renforts. Une dernière information fait état du déploiement de quelques 20.000 combattants des Hachd dans la région.
Mohammed Mohi, le porte-parole des brigades du Hezbollah irakien avait déclaré lors d’une interview accordée à la chaîne Al-Mayadeen que Washington cherchaient à détériorer la situation sécuritaire et à faire plonger l’Irak dans le chaos, car la poursuite des conflits en Irak et en Syrie lui permettra de justifier sa présence. C’est une réaction à la franche victoire de la Résistance en Irak, une victoire à la fois politique et militaire.