Les Unités de mobilisation populaire irakiennes, les Hachd al-Chaabi, ont expliqué à Sputnik ce que leurs 20 000 hommes font à la frontière syro-irakienne. Selon les combattants des Hachd al-Chaabi, ce redéploiement des forces s’explique par l’avancée des terroristes.
Près de 20 000 membres des Hachd al-Chaabi (Unités de mobilisation populaire) de l’Irak ont été dépêchés à la frontière avec la Syrie où les terroristes de Daech intensifient leurs activités, a annoncé à Sputnik le commandant d’une unité des Hachd al-Chaabi, Zeki Muratli.
« Ces derniers jours, Daech progresse vite dans la région frontalière. Les terroristes ont notamment délogé les Forces démocratiques syriennes (FDS) du village de Baghouz, à la frontière irakienne. Dans ce contexte, nous avons envoyé 20 000 combattants dans cette région pour renforcer la protection de la frontière et empêcher les terroristes de pénétrer en Irak », a indiqué M. Muratli.
Selon les données obtenues par Sputnik de sources au sein des Hachd al-Chaabi, les terroristes de Daech résistent aux frappes portées par l’alliance arabo-kurde FDS. Ils ont repris le contrôle du gisement pétrolier de Kishmah, à l’est de Deir ez-Zor, ainsi que du village syrien de Baghouz.
Le commandement des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) pour l’axe d’al-Anbar avait publié un communiqué le samedi 27 octobre dans lequel il avait annoncé l’envoi de renforts à la frontière entre la Syrie et l’Irak, à la suite des attaques des résidus de Daech dans le nord-est de la Syrie.
« Les Forces démocratiques syriennes (FDS) et Daech, qui sont tous les deux les supplétifs des États-Unis, ne cessent de s’attaquer mutuellement. Tout au long de ces deux derniers jours, à cause de mauvaises conditions climatiques, les FDS ont été prises d’assaut par des éléments de Daech, suite à quoi elles ont dû rebrousser chemin, créant un vide sur les frontières de la Syrie. Leur QG a été incendié et elles se sont retirées de la région avec leurs protecteurs américains », peut-on lire dans ce communiqué.
En effet, les États-Unis tentent de raviver les tensions dans la région frontalière entre l’Irak et la Syrie. Ils ont déployé quelque 5 000 soldats à l’ouest d’al-Anbar pour piloter une perfide opération de réorganisation des cellules de Daech. Le porte-parole des brigades du Hezbollah irakien, Mohammad Mohi, a déclaré lors d’une interview accordée à la chaîne Al-Mayadeen que Washington cherchait à détériorer la situation sécuritaire et à faire plonger l’Irak dans le chaos, car le maintien des conflits en Irak et en Syrie lui permettra de justifier sa présence. C’est une réaction à la franche victoire de la Résistance en Irak, une victoire à la fois politique et militaire.