Des négociations sont en cours entre Téhéran et Moscou pour que l’Iran se rejoigne à l'analogue russe du SWIFT ( Système de transfert des messages financiers, le SPFS ), a annoncé, jeudi, Anatoli Aksakov, chef de la commission de la Douma pour les marchés financiers.
Le député russe a également confirmé que, même si le système de messagerie financière russe doit encore être intégré technologiquement à ses homologues étrangers, Moscou et Téhéran ont déjà mis au point à cette fin le mécanisme de coopérations nécessaires bilatérales et discutent de sa phase finale.
Selon Anatoli Aksakov, le SPFS, cet équivalent russe de SWIFT développé par la Banque centrale de Russie, est maintenant plus populaire que le réseau mondial.
Outre l'Iran, la Russie est déjà engagée dans des discussions avec les régulateurs financiers chinois et turcs sur l'intégration du SPFS aux systèmes de messagerie financière de ces pays.
« Le nombre d'utilisateurs de notre système de transfert de messages financiers internes est désormais supérieur à celui des utilisateurs du SWIFT. Nous sommes déjà en discussion avec la Chine, l'Iran et la Turquie, ainsi que plusieurs autres pays, sur la connexion de notre système à leurs systèmes », a déclaré Aksakov, cité dans la presse russe.
« Ils doivent être correctement intégrés les uns aux autres afin d'éviter tout problème d'utilisation des systèmes de messagerie financière internes du pays», a-t-il insisté.
Il a également ajouté que la Russie avait déjà mis au point un mécanisme de coopération avec l'Iran et évoqué la possibilité de transactions directes avec des entreprises iraniennes.
Le SPFS, système de transfert des messages financiers aux formats SWIFT pour les opérations intérieures russes, a été lancé en décembre 2014. Ce système a été mis au point par la banque centrale russe en réponse à la menace du gouvernement américain de déconnecter la Russie du SWIFT et pour prémunir les personnes morales russes contre le risque de débranchement de ce système apparu après la première vague de sanctions des USA et de l'UE contre la Russie.
La première transaction sur le réseau SPFS impliquant une entreprise non bancaire a été effectuée en décembre 2017.
Réitérant sur la position prise par le président Poutine envers Washington, la Banque centrale russe a qualifié, d’« erreurs stratégiques », les sanctions anti-russes, et déclaré « prêtes » les banques du pays à couper le cordon SWIFT en cas de besoin, compte tenu de la possibilité d'un durcissement des sanctions américaines à l'encontre de Moscou.
La participation d'acteurs économiques étrangers au SPFS offrirait la possibilité d'un échange réciproque de messages et de paiements entre ces derniers et les entreprises touchées par les sanctions, qui ne peuvent pas effectuer de virements via le système SWIFT.
Le SWIFT est un système interbancaire international de transfert d'information et de paiement. Plus de 11.000 institutions financières de 200 pays sont connectées à ce système. Après les événements du 11 septembre 2001, les USA ont reçu un accès au système SWIFT au nom de contrôler les opérations financières des terroristes. De cette manière, toute information sur les paiements transitant par le SWIFT est accessible aux USA.