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Pourquoi le trio USA/France/GB appellent à la fin de la guerre?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces fidèles au gouvernement démissionnaire yéménite soutenues par la coalition pro-Riyad se rassemblent près de la périphérie de Hudaydah. ©EPA

Embourbés dans la guerre yéménite, les alliés américains et européens de l'Arabie saoudite tentent de sauver la peau du prince héritier Mohammed ben Salmane qui a également échoué dans l'offensive militaire qu'il a lancée en mars 2015 au Yémen. Dans ce sens, des milliers d’effectifs militaires de la coalition pro-Riyad ont été déployés à proximité de la ville portuaire de Hudaydah, sous prétexte de faire pression sur les combattants d’Ansarallah pour les amener à la table des négociations, ont annoncé des sources militaires locales. Juste avant ce déploiement massif de forces pro-saoudienne, la France a rallié les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour qualifier la guerre contre le Yémen d'"inutile" et exiger sa fin. Les principaux faiseurs de guerre occidentaux au Yémen sont-ils sérieux dans leur demande et sont-ils sur le point de lancer un ultimatum à Riyad pour qu'il en finisse d'ici 30 jours avec Hudaudah? 

Selon le journal turc Daily Sabah, la coalition saoudo-émiratie a déployé quelque 30 000 militaires dans la banlieue sud de Hudaydah et tout près de la porte orientale de la ville portuaire. Cela intervient alors que depuis hier, les autorités américaines et britanniques ne cessent de réclamer la fin de la guerre au Yémen, la guerre qui après trois ans et demi, a infligé beaucoup de dégâts matériel et humain.

« Outre les nouveaux armements, dont des véhicules blindés et chars, des milliers de militaires fidèles au gouvernement démissionnaire d’Abd Rabbo Mansour Hadi et formés par la coalition pro-Riyad, ont été envoyés vers la banlieue de la ville de Hudaydah pour se préparer au lancement d’une offensive militaire d’envergure d’ici les prochains jours », a-t-on appris d’une source bien informée.

À en croire les habitants de Hudaydah interviewés par Reuters, en prévision d’une attaque de la coalition, les combattants d’Ansarallah se sont installés en centre-ville, sur le port et dans les régions du sud de Hudaydah.

Ni la coalition saoudienne ni Ansarallah ne se sont encore prononcés sur ces agissements militaires.

Essayant de minimiser l’implication des États-Unis dans le massacre des civils yéménites, le secrétaire américain à la Défense James Mattis a réclamé la fin des hostilités et l’établissement d’une trêve au Yémen en l’espace de 30 jours.

Alors qu'il défendait jusqu'ici corps et âme son allié saoudien, le secrétaire US à la Défense a ostensiblement haussé le ton mardi. « Les frappes aériennes de la coalition doivent ensuite cesser dans toutes les zones peuplées du Yémen. Cependant, il ne faut pas oublier que nous soutenons encore sur le plan logistique la coalition saoudienne et que nous leur fournissons des renseignements précis, mais toutes les parties impliquées dans cette guerre doivent coopérer les unes avec les autres pour accéder à une solution à long terme qui mènera à la fin du conflit », a-t-il dit. 

Quoi qu'il en soit, l’affaire Khashoggi n'est sûrement pas étrangère à la volte-face américaine. Samedi, le secrétaire américain à la Défense avait estimé que le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d'Istanbul devait « nous tous inquiéter grandement », car il avait affaibli la « stabilité régionale » et affecté la « confiance » et le « respect » des États-Unis pour leur grand allié saoudien. Pressée par le Congrès de prendre des sanctions contre Riyad, l'administration Trump accentue donc la pression sur la pétromonarchie.

De son côté, la Première ministre britannique Theresa May a soutenu, à la Chambre des communes, les appels « suspects » des dirigeants américains à la désescalade au Yémen. Sans aucune allusion au massacre du peuple opprimé yéménite par le biais des armements américains et britanniques, tout au long de ces trois ans et demi de guerre, elle a prétendu que Londres soutiendrait l’appel américain à la désescalade au Yémen.

Mais cet appel à mettre fin à la guerre n'est, pour le moment, qu'un effet de manche politico-médiatique. Il n'a pour le moment été suivi d'aucune action diplomatique, comme la présentation d’un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU. De plus, aucun acte concret n'a encore été posé.  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV