Medhat Saleh, directeur du bureau syrien pour le Golan occupé a affirmé que Moscou faisait tout dans son pouvoir pour relancer les négociations autour du statut du Golan occupé et surtout de le restituer à l'Etat syrien, son vrai propriétaire. Pour ceux des commentateurs qui suivent depuis le 17 septembre,- date à laquelle un Il-20 russe s'est écrasé au large de Lattaquié - l'état des relations russo-israéliennes, ces propos sont bien significatifs. Le Golan occupé par Israël depuis plus de 4 décennies est en ébullition : il a boycotté les élections organisées par Israël, fait une grève général car Israël l'a privé de ses droits civiques conformément à "sa loi sur l'État juif".
Mais il y a plus que cela: les habitants des villages du Golan qui vont ces jours-ci de manif en manif et qui sont systématiquement réprimés comme le sont depuis plus de 65 ans les Palestiniens, ne veulent pas d'un régime qui a massacré les druzes de Soueïda par Daech interposé. Cette haine séculaire que le régime de Tel-Aviv a tentée depuis la guerre de 1973 de contrer par de ridicules concessions et à l'aide des slogans tel que "Israël protège les druzes", vient d'exploser et la Russie en est bien consciente. Après avoir cloué au sol les avions de combat israéliens à l'aide de ses S-300, voici venu le moment tant attendu par la Russie : les druzes se révoltent et la Russie les soutient sans le dire.
« Je ne crois pas que ces négociations auront lieu avec l’ennemi israélien mais nos amis russes font de leur mieux, a précisé encore M. Saleh. En tant que grand pays qui entretient des relations avec la Syrie, la Russie doit faire pression sur Tel-Aviv pour l'obliger de restituer le Golan à la Syrie. »
Les habitants du Golan occupé ont organisé ces derniers jours plusieurs manifestations pour dénoncer l'organisation des pseudo-élections dans leur région. Le mardi 30 octobre 2018, les militaires israéliens ont fini par débarquer massivement dans la région et des "mesures de sécurité" ont été instaurées à "Majdal Shams".
Le gouverneur israélien de la région a même menacé les habitants de recourir à la force s’ils ne mettaient pas fin à leur sit-in, a rapporté le correspondant de la chaîne de télévision Al-Mayadeen. Mais, souligne le reporter,"il est déjà trop tard".
En juin 1967, Israël a occupé le Golan couvrant une superficie d'environ 1 200 kilomètres carrés avant de l’annexer en 1981, une décision que n'a jamais reconnue la communauté internationale. Conformément au droit international, le Golan est considéré comme une région occupée. Et cet état de fait servira grandement la cause de la Russie.
