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Mohammed ben Salmane est le prochain Saddam Hussein (Foreign Policy)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président américain Donald Trump (D) et le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane à la Maison Blanche, à Washington. ©Reuters

Dans les années 1980, les États-Unis ont soutenu un tyran brutal du Moyen-Orient simplement parce qu’il s’opposait à l’Iran, a écrit la revue américaine de politique étrangère, Foreign Policy, avant de mettre Washington en garde de ne pas répéter la même erreur aujourd’hui en soutenant le prince héritier saoudien Mohammad Ben Salmane.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a été choqué par les suites du meurtre par son gouvernement du chroniqueur du Washington Post, Jamal Khashoggi. Dans un récent appel téléphonique avec le gendre et conseiller du président américain Donald Trump, Jared Kushner, selon le Wall Street Journal, sa confusion concernant la fureur officielle de Washington qui « s’est transformée en colère », alors qu’il parlait de se sentir « trahi par l’Occident » et menacé de « chercher ailleurs » des partenaires étrangers.

Selon Foreign Policy, ce n’est pas la première fois qu’un allié des États-Unis au Moyen-Orient supposait qu’il pouvait agir en toute impunité du fait de son rapprochement avec Washington dans la lutte contre l’Iran.

« En effet, l’ascension fulgurante du prince saoudien au pouvoir présente des similitudes frappantes avec celle d’un ancien allié américain devenu Némésis, dont la brutalité avait tout d’abord été ignorée par ses patrons de Washington : l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein » a ajouté la revue américaine dans un article consacré aux conséquences de l’assassinat du journaliste saoudien par l’Arabie saoudite à Istanbul en Turquie.

Des années avant que Saddam ne devienne l’ennemi principal de Washington, il bénéficiait d’un soutien important de la part des États-Unis et d’autres pays occidentaux. Cela a pris fin après qu’il ait décidé d’envahir le Koweït en 1990.

Cependant, les préparatifs de ce conflit et le précédent patronage de Saddam par Washington fournissent des enseignements instructifs pour la politique régionale américaine aujourd’hui et les principaux risquent de ne pas réagir avec force à l’assassinat de Khashoggi.

L’article de la revue américaine intitulé « Mohammed Ben Salmane le prochain Saddam Hussein » estime que la consolidation graduelle et brutale du pouvoir de Mohammed ben Salmane, marquée par la détention et la torture de ses rivaux nationaux, évoque « l’attaque contre la dissidence au sein du parti irakien au pouvoir en 1979, par le jeune président Saddam Hussein ». Toby Dodge, un éminent expert du Moyen-Orient à l’Institut international d’études stratégiques de Londres, a déclaré à Bloomberg l’année dernière. « Le pouvoir entre les mains d’un jeune, ambitieux et imprévisible est préoccupant, comme c’était le cas à l’époque pour Saddam Hussein. »

Le soutien indéfectible de Washington à Saddam dans les années 1980 lui a permis non seulement de se déchaîner contre son peuple et les pays voisins, mais également de menacer les intérêts de sécurité des États-Unis, a indiqué la source américaine.

Par ailleurs, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré lors d’une interview accordée à la chaîne américaine CBS que « s’ils ne bénéficiaient pas du soutien inconditionnel des États-Unis, le régime sioniste et l’Arabie saoudite ne pourraient pas commettre leurs crimes ».

Le chef de la diplomatie iranienne,  Mohammad Javad Zarif, a de nouveau critiqué la politique américaine au Moyen-Orient et déclaré que c’était grâce au soutien inconditionnel de Washington que le régime israélien et l’Arabie saoudite étaient en mesure de multiplier leurs exactions.

« Les choix faits dans cette partie du monde sont erronés et ce n’est pas nouveau », a-t-il affirmé, avant d’expliquer :

« Le choix de soutenir Saddam Hussein, le choix de financer al-Qaïda, le choix de soutenir les talibans. Les Saoudiens ont fourni ces aides avec le soutien des États-Unis. »

Le journaliste de CBS a demandé à M. Zarif si les États-Unis auraient dû s’unir à l’Iran au lieu de créer une coalition avec l’Arabie saoudite. « Non, je ne dirai pas cela. Je dis que les choix des États-Unis au Moyen-Orient sont erronés et que ces erreurs vont conduire la région vers un désastre », a répondu le chef de la diplomatie iranienne.

« Même si Saddam Hussein était notre ennemi, nous savions que l’invasion de l’Irak était une erreur, a-t-il ajouté. Nous savions que l’attaque contre l’Afghanistan n’était pas une bonne idée, même si les talibans sont nos ennemis. Nous savons que les bombardements du Yémen sont aussi une erreur. Mais les États-Unis vont constamment dans la mauvaise direction. Que ce soit au Yémen, que ce soit dans l’affaire de la prise d’otage d’un Premier ministre ou dans le crime survenu récemment à Istanbul. »

Interrogé au sujet du soutien de Washington au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, il a dit :

« Je pense que le soutien américain à l’Arabie saoudite et à Israël les a rendus plus arrogants et leur a permis de commettre des crimes en toute impunité, qui n’auraient jamais pu être commis sans ce soutien aveugle. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV