Le président iranien Hassan Rohani a condamné l’assassinat du journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi, défiant les États-Unis et l'Europe. "Cette affaire est une épreuve pour les prétendus défenseurs des droits de l’homme dont les États-Unis et les pays européens".
S’exprimant ce mercredi 24 octobre devant le Conseil des ministres, le président Rohani a qualifié l'assassinat de Khashoggi "d'événement bouleversant" avant de souligner : "On aurait du mal à croire possible au 21ème siècle un assassinat si largement prémédité et qui impliquerait tout un État. J'ai du mal à croire qu'un tel crime ait été commis sans le soutien des États-Unis. Il semblerait que l'Arabie saoudite, pays dirigé par un ensemble tribal, dispose d'un périmètre sécuritaire, périmètre avidement protégé par une grande puissance (USA, NDLR) laquelle empêche les tribunaux internationaux de saisir le dossier".
Plus loin dans ses propos, le président iranien a relevé le deux poids deux mesures des défenseurs des droits de l'homme qui ferment les yeux sur les réalités de la guerre au Yémen pour pouvoir vendre des armes au régime de Riyad : « Prenez le cas du Yémen, une grande nation cibles des plus sauvages des campagnes de bombardement qui soit, depuis plus de trois ans. Le régime de Riyad aurait-t-il pu échapper à la justice internationale, si ce n'était pas le soutien des États-Unis?"
Plus loin dans ses propos, le président Rohani a appelé à une enquête "impartiale et détaillées" sur cet assassinat abject et s'est adressé à son homologue turc : " J'appelle le pays frère la Turquie de poursuivre l'enquête de façon impartiale et minutieuse, ne serait-ce que pour éclaire l'opinion internationale sur ce crime sans précédent depuis des décennies. La pensée qui a poussé à commettre ce crime c'est celle qui a créé Daech. (...) La position des Etats-Unis et des pays européens face à ce dossier prouveront à quel point ces pays sont sérieux quand ils affirment respecter les droits de l'homme et la dignité humaine", a ajouté le président.
Alors que mardi 23 octobre, le président turc a dénoncé lors d'un discours devant le Parlement turc un assassinat "prémédité" et "cruel" avant d'appeler que les 18 membres du commandos chargé d'assassinat soient traduits en justice sur le territoire turc.