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Syrie: visite inattendue de l’envoyé spécial américain pour la Syrie à Manbij

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les États-Unis tentent d’agrandir leur sphère d'influence dans le nord de la Syrie en faveur d'Israël. (Archives)

Les États-Unis se livrent à de nouveaux agissements au nord de la Syrie en faveur d'Israël. Cela s'explique par la visite inattendue de l’envoyé spécial américain pour la Syrie à Manbij et du général Votel à la base militaire d'al-Tanf. 

L’envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, James Geffry, s'est rendu inopinément dans la ville de Manbij au nord de la Syrie où sont positionnés les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les forces américaines, a annoncé Ibrahim Ibrahim, un responsable des FDS, sans donner plus de détails.

La station de radio Forat a rapporté depuis le nord de la Syrie que James Geffry avait rencontré des responsables des FDS.

ABC News a fait état, le lundi 22 novembre, de la visite d’un haut commandant militaire américain pour l’Asie de l'Ouest dans une base américaine au sud de la Syrie.

Selon le même rapport, le chef du commandement central américain au Moyen-Orient, le général Joseph Votel, a effectué lundi une visite inopinée dans un avant-poste militaire clé dans le sud de la Syrie, insistant sur la nécessité d'une présence continue des États-Unis sous le prétexte de contrecarrer Daech.

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Se référant aux règles internationales, le gouvernement de Damas qualifie d’illégal le déploiement des forces armées américaines sur son territoire, allant à rebours de la souveraineté indépendante du pays.

Toujours selon ABC News, le général Votel, accompagné de quelques journalistes et d'officiels, a visité la base aérienne d'al-Tanf. Il a déclaré que l'avant-poste près des frontières irako-jordaniennes avait toujours un rôle important, même si les troupes américaines et celles de la coalition avaient en grande partie "chassé" le groupe terroriste Daech de la région. Mais il a ajouté que la mission dans son ensemble ne s'est pas transformée en une campagne contre l'Iran.

Pourquoi les États-Unis accordent-ils une importance stratégique à l’Euphrate-est ?

En réponse, il faut dire que la stratégie actuelle du Pentagone va dans le prolongement du projet expansionniste du régime de Tel-Aviv dans la région qui couvre les rives de l’Euphrate et du Tigre. En fait, les Israéliens convoitent les richesses de l’Euphrate-est notamment les sources d’eau, puisqu’ils savent bien que Raqqa, la deuxième province de Syrie du point de vue de la superficie, possèdent d'importantes réserves de pétrole et de gaz.

Par ailleurs, le champ pétrolier d’al-Amar, le plus grand gisement de Syrie, situé à l’Euphrate-est, produisait avant 2011 quelque 300 barils par jour.

En même temps, l’armée américaine est bien consciente de la situation géopolitique de la région et scrute les moindres agissements de l’axe de la Résistance, l'ennemi juré d’Israël.

Alors que Daech, carte brûlée des États-Unis, a été retiré du jeu, les acteurs américains cherchent un autre moyen de donner une crédibilité à leur présence illégitime en Syrie: d'où leurs efforts pour prendre le contrôle de la région stratégique de l’Euphrate-est qui couvre un tiers du territoire syrien et revêt une importance particulière sur le plan économique.

La région de l’Euphrate assure 90% des revenus pétroliers et non-pétroliers de la Syrie dont les Américains ont déjà commencé le pillage. Sur le plan militaro-stratégique, la domination américaine dans la région permettrait à l’armée américaine d’accéder facilement aux régions irakiennes sous leur contrôle.

Les obstacles au-devant des États-Unis

La mainmise américaine sur l'Euphrate-est ne semble pas si facile, d’autant plus que les lois internationales n’autorisent aucun pays à crédibiliser sa présence militaire dans un pays indépendant. 

Du point de vue international, les Russes s’efforcent de mettre un épilogue à l’unilatéralisme américain et bien sûr à un monde monopole. Ils veulent en même temps mettre en vigueur leur propre plan en Syrie au lieu du projet répété des Américains qui a auparavant échoué en Irak. Contrairement aux Américains, les Russes se sont déployés en Syrie à l’appel du gouvernement de Damas.

L’autre défi que Washington doit relever en Syrie est la Turquie. Les États-Unis soutiennent à l’heure actuelle les groupes en Syrie qu’Ankara qualifie de terroristes. Ils tentent de renforcer leur présence militaire à l’Euphrate-est et de créer un État autonome dans la région, mais cela ne plaît pas du tout aux Turcs. Voilà pourquoi, ces derniers n’épargnent aucun effort pour faire obstacle au nouveau projet américain au nord de la Syrie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV